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Antho, la battante vendeuse des pains à la conquête des rues de Kinshasa

Très tôt qu’elle quitte son toit pour aller se débrouiller. Maman Antho (comme ses clients l’appelle affectueusement) habite à Nd’jili et se réveille chaque matin vers 4 h 00′ et part à Kasa-Vubu, l’une des communes de la capitale pour s’approvisionner en pains qui, par la suite, les vends dans cette même contrée. Elle va dans un sens puis dans l’autre, encore et encore, marchandises sur la tête, sachets à la main, la jeune femme arpente les allées des rues de Kasa-Vubu et celui du marché Gambela, un des grands centres commerciaux de Kinshasa. Elle regarde tantôt à gauche, tantôt à droite, vigilante, prête à bondir dès qu’une voix se lève pour l’appeler » Maman Ya mapa! »

« Il faut être à la fois habile et attentif. Tu dois guetter les gens. Sinon tu ne peux pas vendre ici », explique-t-elle. Devant une parcelle d’un client fidèle, un arrêt s’impose pour prévenir. « La vendeuse du pain est là, entend -on  » Le pain chaud est ici , réplique la vendeuse » Parfois, il faut insister poursuit la dame et d’ajouter puisque certains clients hésitent encore parce qu’il opère un choix vue de la possibilité financière entre acheter le pain ou attendre seulement le dîner . C’est ainsi que le client improvise des calculs de choix , dit-elle feuilletant le cahier de créanciers.

Le jeune Antho exerce cette activité depuis 7 ans. Un commerce ambulant qui est son gagne-pain.Cette vente, qui se rapproche de plus en plus des clients, est une technique de commerce de livraison à domicile ou sur les lieux de travail, des marchandises aux personnes qui désirent en avoir et à celles qui éprouvent la lourdeur pour se déplacer.
Il convient de préciser que ce style de commerce se fait pratiquement débout, sous les contraintes climatiques et exige une certaine rapidité et une endurance physique du vendeur pour espérer gagner un peu d’argent.Les vendeurs ambulants sont remarquables sur toutes les rues de Kinshasa, autour des marchés, des écoles, des hôpitaux, des carrefours, des stades …

N’ayant pas fait de longues études, faute de moyens, elle a vite compris la nécessité de se battre dans la vie. Très dynamique, c’est par sa grande sœur qu’elle a appris ce travail par lequel elle s’adonne à fond. Chaque jour, elle se lève à 4 heures du matin pour être prête, avant l’arrivée du livreur vers 5 heures 30. Déjà à 7 heures, elle est dans les rues de Kasa-Vubu, pour faire le vente qu’elle finit au plus tard à 14 heures. Elle rentre à midi à la maison pour cuisiner pour la familial et d’autres travaux ménagers.

Pour Antho, le plus dur, c’est de tomber malade : « C’est grâce à ce travail que je vis. Avec cet argent, j’essaie de m’organiser avec ma famille pour scolariser mes enfants, payer le loyer, et bien d’autres charges qui me reviennent», affirme la vendeuse ambulante qui ambitionne de créer un jour sa propre boulangerie.

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