Il n’est plus à douter que le développement de l’Afrique passe impérativement par la prise en compte de la femme en général et de l’agricultrice en particulier comme partenaire indispensable, mais aussi, par la dimension Genre pour plus d’égalité entre l’homme et la femme.
Cependant, le manque de maîtrise des problèmes réels auxquels sont confrontées les agricultrices est l’une des explications de leur faible performance. C’est pourquoi, des recherches sur terrain sont nécessaires afin d’interroger les acteurs concernés.
De cette manière, la présente étude s’ est penchée sur les femmes du quartier Mpemba à Kananga qui se sont engagées de manière active dans les activités de lutte pour la survie, plus précisément, celles qui sont très présentes dans le maraîchage. Leurs apports aux ménages nous ont conduit à étudier les opportunités qu’offre l’agriculture périurbaine sur la sécurité alimentaire des ménages et l’autonomisation des femmes.
Ces femmes dont la plupart sont illettrées, prennent l’initiative de choisir des terrains à plus de 20 kilomètres de leurs domiciles et cultivent les potagers dans différentes savanes du secteur de Kamuandu à Dibaya.
Confrontées aux multiples difficultés techniques, elles produisent, entre autres, des légumes sauvages, des champignons et des chenilles issus des ramassages.
Face aux problèmes de changement climatique ayant rendu nulles les cultures semées l’année culturale finissante, ces agricultrices ne croisent pas les bras et se sont frayées un chemin. Au village Kansuyi, la majeure partie recourt à la plantation d’ananas.
Gina Mulanga Tshidibi, la trentaine révolue, a fait savoir que cette activité génère des revenus pour la survie de sa famille. « Je suis mariée et mère de trois enfants. C’est depuis 2017 que j’exerce ce métier. Nous avons des champs à Katumba, c’est là que je me rends pour aller entretenir et trier les ananas murs. C’est aussi rentables parceque je supporte toute ma famille », a-t-elle conclu.
D’autres rencontrées disent ne recourir aux cultures maraîchères que pendant la saison sèche pour profiter de la carence et gagner le lucre. Les choux de chine, les pommes de terre, les amarantes, les feuillages des patates douces et les manioc sont perceptibles dans la vallée de Muamba-Mbuyi dans une concession de plus ou moins 5 hectares.
Les méthodes de culture de la plupart de ces légumes ne sont pas connues et celles pratiquées ne sont pas maîtrisées. Bon nombre poussent naturellement. Nous avons également remarqué lors de notre passage dans cette partie de la ville de Kananga, chef-lieu de la Province du Kasaï, à une trentaine de kilomètres, qu’une dizaine de légumes traditionnels sont couramment consommés et d’autres sont en voie de disparition à Tshimpidingi. De ce fait, les marchés de la ville de Kananga sont généralement inondés en produits maraîchers notamment les goaviers, concombres, aubergines, gombos, corossoliers, mangues, tomates, oignons, piments…
La population de cette partie du pays ne se nourrit que dans la famille et c’est la femme qui s’en occupe. C’est ainsi qu’à longueur de la journée, la femme sillonne, fait des va-et-vient dans la forêt en dépit de ses activités champêtres pour trouver la nourriture familiale. Cependant, les ressources naturelles du village Kansuyi disparaissent progressivement et la vie devient dure.
Partout où nous sommes passés le weekend dernier, ces agricultrices ont sollicité l’accompagnement de l’État congolais sur tous les plans. La dotation en intrants et la formation sont les démandes majeures énumérées par les responsables des associations paysannes « Bamamu Tudisange » de la ceinture verte de Kananga.
(Correspondance particulière)
Jean Claude Ngalamulume Bakamubia
2 Commentaires
Well done. Congratulations!!
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