Le monde du Net bat actuellement à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, au rythme des influenceuses, une catégorie des personnes qui doivent leur existence à la magie du numérique.
Elles font partie de la stratégie communicationnelle de la dernière heure, celle des réseaux sociaux, avec toutes les dérives qu’ils charrient au quotidien dans l’univers numérique. Sur TikTok, WhatsApp, Facebook, Instagram ou Snapchat, elles sont omniprésentes, prêtes à étaler leur charme afin d’appâter les âmes faciles. Telle est, malheureusement, la perception négative à laquelle renvoie ce statut d’influenceuse au regard des travers que l’on recense régulièrement dans le chef de celles qui se sont appropriées ce titre ronflant.
Toujours stylées, ultra-connectées, abordables et au centre de toute attention, ces bonnes dames se démarquent généralement du commun des internautes par le nombre de leurs abonnés (followers), devenant ainsi des relais d’opinions incontournables.
Une nouvelle approche marketing
La visibilité accrue qu’elle trimballent telle une seconde nature, est une donne sur laquelle surfent des grandes marques pour promouvoir leur label et faire du gain. Une compensation financière ou des produits gratuits leur est donné en échange de leur service, leur permettant ainsi de booster leur célébrité sur la toile.
Ce marketing d’influence tend progressivement à prendre racine dans la vie sociale, tant à Kinshasa qu’ailleurs sur le continent. Malheureusement, une telle approche communicationnelle n’est que la face visible de l’iceberg, car ces fameuses influenceuses sont, dans la plupart des cas, les relais des proxénètes, des trafiquants du sexe et des pédophiles.
Si certaines d’entre elles (et elles ne sont pas nombreuses) considèrent leur rôle comme une carrière à part entière dans le cadre de l’entrepreneuriat en s’affichant en mode ambassadrices de grandes marques, la plupart sont plutôt en mode « argent facile ». La prostitution en ligne, voilà leur dernière trouvaille. Elles exposent leurs corps pour allumer les hommes et partagent à loisir leurs clichés sexy, juste pour s’offrir un séjour à Dubaï, acheter des smartphones dernier cri, des véhicules, des bijoux, perruques, vêtements, etc.
La concurrence est tellement âpre dans leur monde virtuel qu’elles sont prêtes à tout pour épater la toile pendant que leur train de vie réel est aux antipodes de l’image fabriquée qu’elles incarnent. Une image souvent nuancée et filtrée qui dissimule la vraie réalité. Elles se sont tapées le statut de censeures, intervenant sur tout sujet à polémique, multipliant des lives, sans être capables d’écrire ou de poster un contenu attrayant pouvant faire avancer la société et aiguiller l’intellect.
Influenceuses ou dealeuses ?
En tout cas, celles qui ont franchi un cap dans cette « profession » se sont affublées paradoxalement du titre de « dealeuses », rompues à arranger des rendez-vous idylliques par le biais du Net. Celles-là sont dans la prostitution haut de luxe et naviguent dans des réseaux bien ouillés avec des filles et des garçons coachés pour le besoin de la cause.
Si les unes ont des « codes » dans leur façon de publier et de s’habiller pour se faire remarquer, les autres, plus courageuses, s’assument ouvertement. Ainsi va la vie sur le Net devenu un panier à crabes où la jugeote et la capacité de discernement sont de plus en plus requises pour ne pas tomber dans le piège de la perversion et de l’indécence. Si hier, il fallait fréquenter les abords des grandes palaces pour s’offrir les services des prostituées d’un certain standing, l’avènement des réseaux sociaux a changé la donne au point de faciliter les rencontres pour des nuits chaudes via des dealeuses formatées pour ce genre d’opérations. Certaines poussent l’outrecuidance jusqu’à poster elles-mêmes leurs propres sextapes dans le but d’élargir leur clientèle et la recette paie. Curieusement.
Il est un fait que l’Etat ne dispose pas encore des moyens appropriés pour lutter contre ce phénomène social exacerbé par les réseaux sociaux, mais le plus important est de chercher, par toute forme de conscientisation des masses, à maintenir l’équilibre social en évitant de sacrifier la morale publique sur l’autel d’un déviationnisme suicidaire susceptible de compromettre des générations futures.
FDA