Engagée à l’Office des Routes (OR) en 2011, Juanita Bakomba, a été l’assistante du Directeur général adjoint. Elle a ensuite été affectée à la direction de la gestion des marchés, où elle a été chargée de la préparation des marchés.
Jusqu’à atteindre le grade de directeur adjoint, et Actuellement, elle occupe le poste de Cheffe de division à la Cellule partenariat public-privé, responsable de la recherche de financements bilatéraux et multilatéraux.
Compréhension du partenariat public-privé
Mme Bakomba a tout d’abord expliqué que le partenariat public-privé (PPP) est un mode de financement par lequel une autorité publique collabore avec des prestataires privés pour financer et gérer des infrastructures publiques. Ce système, d’origine anglo-saxons, a inspiré plusieurs autres pays.
Lorsqu’un partenaire privé a investi dans la construction d’infrastructures, comme des routes, des hôpitaux ou des écoles, l’Etat peut le rembourser sur base d’un devis ou lui permettre d’exploiter l’ouvrage pour percevoir des revenus, pendant une période déterminée, jusqu’à ce qu’il récupère son investissement.
Pour les routes, le système de péage est un exemple courant, où les utilisateurs paient pour l’utilisation de l’infrastructure, permettant ainsi au partenaire privé de récupérer son investissement.
Selon Mme Bakomba, son travail consiste à rechercher de partenaires privés disposés à collaborer avec le gouvernement congolais. « C’est est un travail que je fais avec passion. Mon plus grand plaisir réside dans la signature d’un contact avec un partenaire », a-t-elle affirmé.
Cela a un impact direct, car de nombreuses denrées alimentaires pourrissent dans des villages faute de routes pour leur évacuation. Sans routes, le développement est impossible, a-t-elle souligné.
Interrogée sur ses meilleurs souvenirs, Mme Bakomba a évoqué plusieurs missions en provinces pour se rendre compte de l’état des routes à travers le pays, étant dans le secteur routier.
Il s’agit notamment de ses missions dans des zones difficiles, parfois dangereuses à cause de la présence des rebelles. « J’ai dû surmonter ma peur et me comporter comme un homme, étant la seule femme de l’équipe », confie-t-elle.
En ce qui concerne les difficultés rencontrées, elle a mentionnée les défis liés dans les partenariats. « Certaines personnes sollicitent un partenariat puis disparaissent. Notre travail requiert des personnes crédibles, car la réhabilitation d’une route demande des fonds importants », a-t-elle ajouté.
S’agissant du choix des routes, Mme Bakomba a précisé que toute route n’est pas éligible au PPP. Il y a des routes qui ne relèvent que de la responsabilité de la République pour leur construction ou réhabilitation.
Raison pour laquelle, l’Office des Routes oriente donc ses partenaires, notamment ceux qui viennent déjà avec le choix des projets. « Les études de la faisabilité sont cruciales pour év l’impact environnemental et socioéconomique », dit-elle.
Grâce à son amour pour son secteu, elle a suivi plusieurs formations tant pays et qu’à l’étranger (Londres et Paris).
Bien qu’elle détienne une licence en droit public international et relation internationale (2004-2005) de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), Mme Bakomba se sent à sa place dans son travail.
Elle a confirmé que le droit donne la possibilité d’œuvrer dans beaucoup de secteurs. «Aussi, le contrat signé avec nos partenaires fait également appel aux notions de droit », a-t-elle assuré.
Faire parler des femmes dans tous les secteurs
Concernant l’engagement de la femme congolaise, Mme Bakomba s’est réjouie de voir ses pairs accéder à des postes de prise de décision, comme celui de Premier Ministre.
« Les femmes doivent s’impliquer et faire entendre leur voix dans tous les secteurs. Trop souvent, elles hésitent à se montrer et à prendre des initiatives. Les femmes doivent être des pionnières », a-t-elle conclu.
Femme d’Afrique Magazine
