« Engagée sur la voie de l’instauration d’un État de droit, la République Démocratique du Congo devrait mettre en œuvre des stratégies permettant de favoriser ce climat », a déclaré lundi à l’Hôtel du Gouvernement, à Kinshasa, Mme Rose Mutombo Kiese, ministre d’Etat en charge de la Justice et Garde des Sceaux, à la clôture de la réunion du Comité de Pilotage du deuxième programme d’appui à la réforme de la Justice » PARJ II.
Elle a, à cet effet, appelé toutes les parties prenantes à un engagement ferme.
Consciente des dysfonctionnements qui subsistent encore, en dépit des réformes engagées dans le secteur de la Justice en République Démocratique du Congo, la ministre de la Justice reste convaincue du rôle majeur de chacun des participants à ces assises pour l’amélioration de la qualité de ce secteur dans le pays.
» Nous sommes engagés à relever les défis qui impactent négativement sur les performances du secteur de la Justice », a-t-elle souligné.
Après avoir déploré les difficultés que rencontre la Justice congolaise, Rose Mutombo Kiese a affirmé la volonté réelle à établir un État de droit, avant de faire remarquer que le « PARJ II seul ne saurait résoudre tous les problèmes que rencontre la Justice en République Démocratique du Congo.
Toutefois, elle a soutenu que les actions à mener dans le cadre de ce programme contribueront significativement aux efforts visant l’instauration d’un État de droit.
Elle a, à ce sujet, exhorté toutes les autorités politico-administrstives des provinces bénéficiaires directes à s’approprier ce programme en vue de sa mise en œuvre effective afin d’améliorer la qualité de la Justice dans le pays.
« Il ne nous reste plus qu’à nous mettre au travail pour assurer la mise en œuvre de tous les engagements pris pour la matérialisation de cet ambitieux programme », a-t-elle renchéri, de même qu’elle a relevé que sur le plan des infrastructures, il faut poursuivre le processus d’identification et d’obtention des terrains dans le meilleur délai pour la construction d’un établissement de garde et d’éducation des enfants.
Concernant le personnel judiciaire, la ministre d’État le redéploiement des magistrats dans toutes les provinces nécessite l’implication des gouvernements provinciaux appelés à faciliter l’intégration des magistrats qui seront affectés dans leurs entités respectives, alors que pour ce qui est du personnel administratif et pénitentiaire, elle propose l’affectation de nouveaux chefs de division provinciale de la Justice et de nouveaux gardiens de prison dans ces juridictions.
En conclusion, elle a recommandé une répartition équitable des subventions destinées aux prisons en tenant compte de la population carcérale.
Cette réunion, rappelle-t-on, consistait à servir de cadre pour l’aboutissement du processus d’élaboration du Devis-Programme pluriannuel et le lancement de la mise en œuvre des activités du deuxième Programme d’appui à la réforme de la Justice. Il était aussi question de passer en revue l’état d’avancement des actions mises en oeuvre dans le cadre du contrat de subvention du consortium.
Pour Jean Marc Châtaigner ambassadeur de l’Union Européenne près la République Démocratique du Congo, la coopération avec la justice congolaise a été marquée par l’adoption de la politique sectorielle , la remise en activité du Camps de Luzumu, l’amélioration des conditions carcérales, l’appui à la justice du droit pénal international qui a conduit à la condamnation de plus de 250 auteurs de violations graves commises sur différents territoires, la construction des palais de justice de Gombe, Kananga, Tshikapa et Goma qui sont des exemples à succès. L’ ambassadeur a avoué que la coopération a également connu quelques limites. L’ INAFORJ n’est pas toujours opérationnel , des difficultés structurelles dans la planification budgétaire, la gestion des finances publiques et certains abus commis par les professionnels de droit. << La saisine de quelques équipements de l’Union européenne par l’justice remettent en cause la présente coopération>> A déploré Mr Jean Marc Châtaigner.