Bonnette Elombe, 37 ans, enseignante très dévouée pour ses apprenants de 2 ème année à l’École Primaire II Yolo-Sud, située dans la commune de Kalamu, s’est éteinte ce lundi 20 octobre 2025, au Centre Hospitalier Monkole, à Kinshasa. Décès survenu suite à une maladie.
Personne ne s’y attendait, y compris elle même. Ses dernières images prises sur son lit d’hôpital à la veille de sa disparition, en constituent une preuve. Bonnette Elombe, Ambassadrice du Projet d’amélioration de la qualité de l’enseignement primaire, est une vie exceptionnelle et des méthodes innovantes propres à elle d’enseigner, qui se sont arrêtées. Sans langue de bois, cette éducatrice était unique en son genre.

Belle, cool et détendue, Bonnette Elombe obtint son diplôme en pédagogie à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga là où elle lança sa carrière d’enseignante dans une école primaire de la place. Il faut noter que son diplôme obtenu en pédagogie n’a été que le couronnement d’un héritage. Car, selon elle, le métier d’enseignant coulait dans ses veines, hérité de sa mère. Sans oublier que sa grand-mère était aussi une enseignante.
Et c’est à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, que Bonnette Elombe a fait assoir de manière sérieuse et spectaculaire son art d’enseigner. Oui, enseigner était un art à ses yeux. Les 9 ans passés à l’EP Il Yolo-Sud dans la classe de 2 ème année primaire en témoigne longuement.
Les méthodes Elombe pour permettre aux apprenants de bien comprendre les leçons

Bonnette Elombe s’était décidée bonnement de publiciser ses méthodes innovantes d’enseigner sur les réseaux sociaux afin de valoriser ce qu’elle avait toujours aimé de faire. À l’en croire, tout est parti d’un constat. Quelques fois, les parents agacent leurs enfants avant qu’ils ne viennent à l’école. Un état des choses qui dans certains cas, ne leurs permet pas d’être à l’aise pendant les cours.

Pour y remédier, Bonnette Elombe, observatrice avertie était-ce, avait trouvé les formules magiques. Enseigner en dansant, enseigner en chantant, enseigner en sautant. Ce qui aboutit à un enseignement avec gaieté et joie.
Une méthode sans nul doute qui lui permit d’accrocher tous ses apprenants lorsqu’elle transmettait les leçons, brisant du coup leurs soucis ou stress liés à la faim, à la crise financière, aux agacements parentaux ou autres. » Dans ma classe, les élèves apprennent l’alphabet en chantant », révélait-elle dans l’une de ses interventions sur les réseaux sociaux.

Une autre méthode Elombe. C’est celle de briser les limites entre l’enseignant et les apprenants. Au fait, elle consiste à bannir la peur qui anime généralement les élèves quand ils sont en face de l’enseignant. Son amour et sa passion illimitée pour son métier, se sont déversés sur ses apprenants pour produire une autre formule magique.
Avec cette méthode, Bonnette Elombe transmettait la confiance, la chaleur d’une mère, l’amour, la gentillesse et l’humilité à ses apprenants, qui, à leur tour, s’y accrochaient encore plus à leur enseignante. Résultat, plus rien de mal ne pouvait transpercer sa relation avec ses élèves. Et les leçons étaient bien transmises, bien comprises et bien assimilées.
Tout compte fait, la vie et les méthodes innovantes de Bonnette Elombe constituent désormais un héritage commun pour le domaine de l’éducation en République Démocratique du Congo. À l’État congolais de saisir cette opportunité pour les graver dans un ouvrage à transmettre au corps enseignant de la RDC, d’Afrique et du monde entier. Paix à son âme.
Alain-Prince Eale




