L’UNFPA a rendu public depuis le vendredi 21 février 2025,faisant état des violences sexuelles perpétrées contre les femmes et les filles dans l’Est de la République démocratique du Congo, notamment, au Nord et Sud–Kivu.
Les femmes et les filles, informe-t-on dans le communiqué, sont victimes de taux effarants de violences sexuelles liées cesconflits armés surtout lors de la dernière flambée de combats qui a ravagé le Nord-Kivu.
Selon l’UNFA, Près de 500 cas de violences sexuelles ont été signalés en une seule semaine dans la ville de Goma dont plus de 150 impliquant des enfants.
‘’Ces chiffres ne représentent probablement qu’une fraction des survivants réels, ceux qui ont réussi à obtenir des soins.beaucoup d’autres n’y parvenant pas en raison de l’interruption des services, de la peur des représailles des auteurs ou de la stigmatisation au sein de leur communauté’’, indique-t-on.
Dans ce même communiqué de l’UNFPA, il est signalé que depuis le début de l’année, plus de 400.000 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont été déplacées au Nord et au Sud-Kivu, aggravant leur vulnérabilité à l’exploitation et à la violence.
En l’absence de services de protection, à l’en croire, les femmes et les filles sont exposées à un risque accru d’attaques, à savoir, de viol, de recrutement forcé et d’esclavage sexuel par des bandes armées qui opèrent en toute impunité.
Pour l’UNFPA, les violences sexuelles liées aux conflits sont utilisées comme une tactique de guerre délibérée, destinée à terroriser, déplacer et contrôler les populations, et à violer la dignité et les droits des femmes et des filles.
Même en période de paix relative, note-t-on, la province du Nord-Kivu a enregistré des taux troublants de violences sexuelles chaque année, avec plus de 50.000 cas de violences basées sur le genre en 2023 et plus de 56.000 cas en 2024.
‘’Alors que les taux de violence sexuelle explosent, les services de base sont interrompus ou fermés. Les huit cliniques mobiles, les espaces sécurisés et les centres d’écoute soutenus par l’UNFPA ne fonctionnent que partiellement, tandis que le reste des installations qui fournissent des soins médicaux et des conseils aux survivants dans les camps de déplacés ont été pillés. Des fournitures et du matériel médical d’une valeur de plusieurs millions de dollars ont également été pillés dans les entrepôts de Goma, privant des milliers de femmes et de filles d’accès à des soins médicaux de qualité’’.
L’UNFPA, a fait savoir dans le communiqué qu’à Goma, qui compte plus de 2 millions d’habitants, il n’existe que trois hôpitaux opérationnels capables de fournir des soins cliniques aux survivants d’agression sexuelles et une poignée de cliniques de santé communautaires capables de fournir des soins d’urgence de base.
Les agences d’aide humanitaire, a soutenu l’organise onusien, ont du mal à acheminer de la nourriture, des soins médicaux ou des fournitures essentielles, car, les voies d’approvisionnement critiques étant coupées par les combats et les restrictions de mouvement imposées par les autorités de facto qui contrôlent Goma et ses environs.
Que fait l’UNFPA dans des circonstances pareilles ?
Dans des circonstances presque impossibles, l’UNFPA fait tout ce qu’il peut pour fournir des services de santé reproductive et de protection vitaux aux victimes de violences sexuelles et aux femmes enceintes dans les régions touchées.
Les cliniques mobiles et les espaces sécurisés soutenus par l’UNFPA continuent de fonctionner, et des kits de dignité, remplis de produits d’hygiène essentiels, toujours distribués aux femmes qui ont tout perdu.
C’est ainsi que L’UNFPA a lancé un appel urgent de 18 millions de dollars pour renforcer ses services intégrés de santé reproductive et de lutte contre la violence basée sur le genre afin de faire face à l’escalade de la crise.
‘’Les femmes en RDC ont besoin d’accéder à des services médicaux, à un soutien psychosocial, à des informations et à un passage sûr vers des lieux sûrs pour échapper à la violence. L’UNFPA s’associe à l’appel d’autres acteurs humanitaires exhortant les parties à rouvrir l’aéroport de Goma, un point d’accès essentiel pour les fournitures humanitaires et les travailleurs humanitaires’’.
Et L’UNFPA de souligner le besoin crucial de soins complets et d’accès à la justice pour les survivantes de violences sexuelles, y compris la documentation et l’enquête sur les violences auxquelles elles ont été confrontées et la poursuite des auteurs.
Enfin, l’UNFPA s’est jointe à travers ce communiqué, à l’appel en faveur d’un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin à la violence et permettre le rétablissement de la paix dans l’Est de la RDC.
Rappelons que l’UNFPA est une agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive. Sa mission est de créer un monde où chaque grossesse est désirée, chaque accouchement est sans danger et où le potentiel de chaque jeune est réalisé.
L’UNFPA appelle à la réalisation des droits reproductifs pour tous et soutient l’accès à un large éventail de services de santé sexuelle et reproductive, notamment la planification familiale volontaire, les soins de santé maternelle de qualité et l’éducation sexuelle complète.