Dans plusieurs coins attractifs de la capitale Kinshasa, aux rues, aux marchés, aux arrêts de bus ou taxis bus, au carrefour des communes et des quartiers marrés d’une foule immense, il y a aussi des enfants de la rue communément appelés par les kinois des (Schégués). La Place de Victoire est un lieu à forte concentration et un refuge pour les sans-abris et les enfants en rupture familiale. Magazine Femme d’Afrique vous emmène au quartier Matonge, épicentre des enfants sans abris et abandonnés. Un reportage qui vous fait découvrir cette tranche de la société tout aussi vulnérable, celle des enfants de la rue.
Selon SOS enfants, sur une population de dix millions d’habitants, on en compte environ 20.000 en RDC. Une vie caractérisée par un manque total d’hygiène, une grande violence, sans oublier la consommation de drogue. Les rêves de cette enfance perdue, qui ne sait à qui confier ses larmes, ces enfants cessent d’être enfant. Ils ne deviennent personne sans but précis.
« J’ai été chassé de la maison par ma famille. Cette dernière m’accuse d’être à l’origine de malheur. La rue est ma deuxième famille d’accueil. Je dois à nouveau obéir et de s’incliner aux anciens habitués de la rue qui nous exigent à voler pour eux mais aussi par notre propre gré afin de trouver de quoi à mettre sous les dents »,
explique Exaucé Bosia, âgé de 8 ans.
« De ma part, ajoute l’un d’entre ces enfants, je suis dans un centre de d’encadrement mais je suis obligé mendier dans des rues pendant la journée et le soir je rentre pour se laver et dormir parce qu’au centre il n’y a rien à mettre sous les dents. Il arrive souvent que les encadreurs nous disent : allez-y dans les rues, aux marchés. Pour chercher à manger, nous n’avons rien à vous donner. C’est ainsi que nous sommes forcés à exercer un coup des mains aux sentiers, aux marchands ».
La Place de La Victoire, un lieu où tous les coups sont permis
La Place des Artistes ou celle de La Victoire est une portion incontournable de la capitale Congolaise où l’on ne peut jamais en passer de ces enfants sans abri. Ces enfants en rupture familiale sont en quête de petits boulots et de larcins. Ils sortent de nulle part, sans toit, n’ayant aucune destination précise, Ils mendient et font de pickpockets. Les kinois n’ont qu’un décodage pour décrire ces enfants dans des rues de Kinshasa.
Ils leurs qualifieraient de : petits voyous, petits sorciers et petits voleurs. Ces enfants ont injecté une psychose à tout passant qui se trouve dans cette espace de la Victoire, souffle ce jeune cambiste qui n’a même pas achevé ses mots dans ces lèvres, non loin du périmètre que je me trouvais, je perçois un attroupement de gens. J’enfonce tout doucement de l’endroit et quoi ? Je vois cette silhouette élancée par terre à la couleur bois noir bain de larmes sur son visage.
À tout point de se demander que c’était-il passé ? D’une voix accablante, la victime nous narre le fait :
« Je viens juste de la banque, affligée et poursuit-elle, j’étais en train d’embarquer dans le taxi et j’ai vu mon sac à main troué et vidé de son contenu. Tout a été volé, hurle-t-elle, voire mon argent de transport qui se trouvait derrière ma poche. Clignotant au bout de lui, un parfait inconnu a introduit ces deux doigts croisés à la figure d’un ciseau derrière ma poche, pourquoi ça m’arrive, chagrine la victime ».
Derrière ce témoignage, une réalité est bien cachée. Ces enfants pour se nourrir sont obligés à pratiquer des petits boulots et des larcins. Dit-on, un ventre affamé n’a point d’oreille.
Au nom des associations sans but lucratif qui sauvent quelques-uns à leur offrant un abri et à manger, la demande est tellement supérieure que la possibilité, ils sont souvent obligés à prendre certaines décisions inappropriées pour faute des moyens : « Nous n’avons pas assez de moyens pour nourrir tous ces enfants, nous leurs donnons un peu de ce que nous avons. Et souvent ils se dirigent dans des rues à quémander voir à chiper enfin de rassasier leur ventre. Et cette pratique immorale de voler pour manger, nous sommes au courant malheureusement nous n’avons pas d’autres possibilités de la contraindre »,
Souligne un encadreur d’une ONG qui se veut être anonyme.