Au total, 40 nouveaux couples ont été réunifiés, jeudi 30 mars 2023, dont 20 à Kananga et à Tshikapa, quelques années après leur séparation suite à la guerre, de triste mémoire, dite de Kamuina Nsapu dans les provinces du Kasaï et du Kasaï-Central.
C’etait au cours d’une cérémonie officielle organisée simultanément aux sièges de FMMDI Tshikapa et au Kananga.
Dans le siège de l’ONG à Tshikapa, il y a eu la présence de différentes autorités, notamment le représentant de la ministre du Genre, famille et enfants, le chef de bureau adjoint du bureau du Haut Commissariat de Réfugiés (HCR) basé à tshikapa, les autorités traditionnelles, les leaders communautaires et religieux.
La réconciliation a été facilitée par l’ONG Femme main dans la main pour le développement Intégral (FMMDI), dirigée par la Directrice-pays, Nathalie Kambala Luse.
Selon le point focal de FMMDI/Kasaï, Me Benoît Bukasa, cette réunification est consécutive à la signature de l’acte d’engagement par les autorités traditionnelles pour abolir les coutumes rétrogrades.
Au nom de la Directrice-pays de l’ONG FMMDI, Me Benoît Bukasa a, pour la circonstance, remercié le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR) pour le financement octroyé en vue d’organiser cette activité qui contribue au développement communautaire.
» Pour leur part, les chefs coutumiers ont compris qu’il était important de signer un acte pour abolir les coutumes rétrogrades à l’égard de la femme et la jeune fille », a-t-il déclaré.
Les actes commisent par les femmes sous contrainte d’une arme ou d’un couteau, a-t-il ajouté, ne constituaient pas l’adultère au vrai sens du mot.
Me Bukasa a fait savoir que chaque couple a reçu un kit de relèvement économique de 20 dollars américains, avant de reconnaître que « ce n’est pas suffisant mais c’est juste une façon de faire oublier ce qui a était fait. Nous sommes en train de mener nos activités avec les fonds de notre partenaire ».
Rappelons que la région du Kasaï a connu, de 2016 à 2017, une grave crise humanitaire et historique aux conséquences désastreuses suite au conflit armé entre la milice Kamuina Nsapu et les forces de l’ordre.
Il faut signaler qu’en dehors des déplacements massifs des populations, ce confit a exacerbé les violences sexuelles et celles basées sur le genre dans cette partie du pays ainsi que leurs corolaires (IST, VIH/SIDA, fistules vasico-vaginales, grossesses non désirées et d’autres problèmes gynéco-obstétriques…). Les femmes et les filles ont été les principales victimes de ces atrocités.
C’est dans ce contexte que FMMDI met en œuvre le projet : “mécanismes de prévention et amélioration de la qualité de réponse aux cas de violences sexuelles et celles basées sur le genre dans les provinces du Kasaï et Kasaï-Central.” financé par le HCR.
En 2022, 82 couples ont été réunifiés par FMMDI dans les conditions similaires.