Assistante de direction au sein d’Afriland First Bank CD, femme vertueuse et servante de l’Éternel, madame Flore Efomi Enyoma, dans une interview accordée à la rédaction du Magazine Femme d’Afrique, retrace un parcours titanesque, tel un vrai symbole d’abnégation, de confiance en soi, mais surtout de foi en Dieu, le père de tout don parfait et toute grâce excellente. Voie à suivre pour d’autres filles et femmes de sa génération.
FDA : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et lectrices ?
Flore Efomi Enyoma : Je suis Flore Efomi Enyoma, fille de Pierre-Blaise Efomi Efek’En’Aonga et de Anny Mbombo Mulomba. Je suis née le 30 juillet d’une certaine année, à Kinshasa.
J’ai grandi en République Démocratique du Congo, dans une famille nombreuse, pleine d’amour et de discipline.

J’ai effectué mes études primaires au complexe scolaire Nyota et mes études secondaires aux lycées Tobongisa ainsi qu’au Lycée technique et professionnel de Kasa-Vubu, option secrétariat.
Mon père n’aimant pas que je fasse les études universitaires en droit, nous avons dû, ensemble, trouver une orientation plus adaptée à ma personnalité. D’où j’ai fait le journalisme au premier cycle et la communication sociale au deuxième à l’Institut Facultaire des Sciences de la Communication (IFASIC).
En sus, j’ai effectué plusieurs formations et coachings pour me mettre à niveau dans certaines responsabilités confiées par la banque, à Kinshasa et en dehors du pays.
Ce fut un parcours riche en apprentissage et en expérience, car j’ai dû apprendre par les manières conventionnelles et non conventionnelles.
FDA : Vous êtes une femme évoluant dans le secteur bancaire depuis longtemps. Qu’est-ce qui vous a motivée à choisir cette filière ? Est-ce par passion ou par simple mimétisme ?
F.E.E. : En premier, je souhaite souligner que le fait de travailler dans une banque n’est aucunement le fruit du hasard, mais de la volonté divine.
À dire vrai, j’ai toujours rêvé d’être assistante de direction depuis mon enfance. Je me souviens encore qu’à cette époque, je me tenais devant un miroir afin d’imiter les attitudes et les gestes des assistantes de mon père. C’était plaisant. Autrement dit, je me retrouve à l’endroit voulu suivant mon rêve.

Par ailleurs, ce n’est pas le fait de travailler dans une banque qui m’importe le plus. L’essentiel, c’est l’accomplissement de ma passion, seule raison majeure de l’amour pour mon métier, me poussant à toujours me perfectionner.
FDA : Est-il facile pour une femme de prester dans une banque ?
F.E.E. : Le secteur bancaire est un domaine très sensible et risqué. Pour y travailler, cela requiert un grand sens de responsabilité et d’exactitude, surtout qu’il est fort possible de se retrouver devant les tribunaux pour une petite erreur de jugement ou d’inattention.
Donc, c’est vrai, travailler dans une banque n’est pas simple d’une manière générale, surtout pour la femme en particulier. Elle est appelée à fournir plus d’efforts que les hommes pour se faire respecter et prévenir le danger.
On s’attend souvent à ce que la femme échoue dans l’exécution de ses tâches, du fait qu’elle est un être faible. Cependant, ses efforts fournis la rendent plus performante.
FDA : Vous occupez quelle fonction au sein d’Afriland First Bank CD ? Et en quoi consiste votre travail ?
F.E.E. : Je suis assistante de direction, et ce, depuis 14 ans. Je m’occupe des différentes tâches telles que la gestion des dossiers relevant de la compétence des directeurs généraux. Je les assiste dans l’accomplissement de leurs activités quotidiennes ou autres missions.
Il faut noter aussi que je m’attèle à la gestion des correspondances, du calendrier journalier des directeurs, du traitement de tous les documents administratifs, du contact avec les autres institutions et des tiers en lien avec les affaires courantes.
Sans oublier l’encadrement du personnel de la direction générale, la coordination du service courrier, le contrôle de la régularité et de la bonne tenue des dossiers, l’organisation du conseil d’administration, du comité de gestion, l’organisation des voyages, la préparation et la distribution des cadeaux de fin d’année aux clients. La liste n’est pas exhaustive.
FDA : Comment arrivez-vous à concilier la vie professionnelle et celle de famille ?
F.E.E. : Pas souvent évident. Toutefois, je m’organise. Je cherche toujours l’équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie privée.
En ce qui concerne la famille, pendant mes heures de travail, je prends souvent quelques minutes pour avoir des nouvelles des miens via le téléphone. Et le week-end, je trouve le moyen de leur rendre visite dans la mesure du possible.
Je révèle que dans mon agenda, il y a des journées de culte où je sers Dieu, des soirées de sport après mon travail. Assurément, je m’impose le repos et le grand ménage durant toutes les fins de semaine.
FDA : Existe-t-il une politique du genre chez Afriland First Bank CD ? Si oui, quelles en sont les grandes articulations ?
F.E.E. : Malheureusement non, il n’existe certes pas une politique du genre au sein de notre banque. Néanmoins, nous mettons l’accent sur des valeurs qui nous régissent, entre autres l’équité.
FDA : Comment la gente féminine est-elle traitée au sein de votre entreprise ?
F.E.E. : Avec beaucoup de respect. Il y a plusieurs politiques et accommodations mises en place pour encourager la promotion ainsi que l’émancipation de la femme au niveau de tous les services.

FDA : Du point de vue économique, la femme congolaise est-elle dépendante ou indépendante ?
F.E.E. : D’une manière générale, je dirais qu’elle est encore dépendante. Mais cela dépend de la classe sociale et de l’emploi exercé.
FDA : Quel est votre point de vue sur les concepts de parité et de masculinité positive ?
F.E.E. : La parité est un concept féministe qui, en réalité, est inatteignable.
De ce fait, il y aura toujours des domaines dans lesquels il y aura prépondérance de l’un ou l’autre genre. Cela s’imposera naturellement.
FDA : Un conseil à l’attention des jeunes filles qui aimeraient suivre votre cursus professionnel…
F.E.E. : J’aurais voulu raconter tout mon parcours. Je ne saurais le faire, car l’histoire serait trop longue.

À la place, voilà comment j’encourage les jeunes filles : la loi du mouvement produit toujours des effets. Tout travail fait avec sérieux ouvre des portes inattendues.
La parole de Dieu nous dit dans Colossiens 3:23-24 : « Tout ce que vous faites, faites-le de tout votre cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes, sachant que vous recevrez de lui un héritage pour récompense. Et Dieu qui a créé le travail ouvrira les portes. »
Dieu a donné à toutes les femmes des talents et de l’intelligence. Elles devraient améliorer et mettre ces atouts en exergue, en ayant confiance en ce qu’elles valent réellement.
Définir leur plan de carrière personnel afin de le mettre en adéquation avec celui de la banque ou d’une autre institution. Donner de la valeur au travail en se professionnalisant et en capitalisant sur l’expérience des aînés ou des encadreurs.
Mettre l’accent sur la formation pour gagner en connaissance et en confiance, afin de développer les compétences. Savoir prendre des initiatives et toujours rester humble.
FDA : Votre mot de la fin…
Je me réfère au livre biblique des Proverbes au chapitre 31, verset 10, qui parle de la femme vertueuse. Le succès s’acquiert par la résilience, l’abnégation face aux défis sociaux et professionnels et, au-delà de tout, par une foi ferme en Dieu.

Le travail est une véritable partie de plaisir, surtout lorsqu’on travaille dans un domaine dans lequel on est passionné. Il est impératif d’en tenir compte.
Femme d’Afrique Magazine