C’est dans le cadre de la Journée Africaine de la Statistique que l’ONU Femmes et l’Institut National de la Statistique (INS), ont organisé, du 20 au 21 novembre 2024, à Kinshasa, la 1ère édition du dialogue entre les producteurs et les utilisateurs des statistiques sensibles au genre.
Un évènement qui a vu le jour grâce au projet « Les femmes comptent » (Women Count) de l’ONU Femmes, ayant rassemblé des acteurs clés du secteur public, des chercheurs, des représentants des Ongs et des experts en statistiques.
La rencontre avait pour objectif principal, notamment, harmoniser les efforts pour une production et une utilisation accrue des statistiques du genre fiables et accessibles.
Les travaux de cette 1ère édition du dialogue sur les statistiques du genre, ont été ouverts par la Directrice générale de l’INS, Elysée Chovu, avec un discours inspirant, soulignant l’importance cruciale et stratégique de ce forum qui s’inscrit dans le cadre des missions confiées à son institution par le gouvernement de la République.
« Les données sont un moteur essentiel pour le changement », a déclaré, la numéro 1 de l’INS.
« Pour garantir l’égalité entre le genre, nous devons nous assurer que les statistiques que nous produisons reflètent fidèlement la réalité vécue par les femmes. Cela nécessite une collaboration étroite entre tous les acteurs impliqués dans la collecte et l’utilisation des données. »
Elle a également martelé sur la nécessité de renforcer les capacités des institutions nationales en matière d’analyse genre, en plaidant pour des échanges réguliers entre producteurs et utilisateurs des données afin d’aider et de surmonter les défis liés à leurs collectes et exploitation.
Pour sa part, Adama Moussa de l’ONU femmes a salué l’initiative, tout en mettant en lumière les défis à relever.
« Rendre visible les situations et les conditions des femmes est une étape importante pour garantir le respect de leurs droits et améliorer leurs conditions de vie » a fait savoir, le Représentant de l’ONU Femmes.
Il a profité de l’opportunité pour présenter le programme de l’ONU Femmes « Women count » qui se donne comme priorité, l’amélioration de la qualité et de la disponibilité des statistiques sensibles au genre. Et d’encourager les décideurs à intégrer la dimension genre de manière transversale dans le système statistique nationale.
L’apport capital des ateliers interactifs…
Au cours de ces deux jours d’échanges, plusieurs ateliers interactifs ont vécu pour discuter des meilleures pratiques en matière de collecte et d’analyse des données sensibles au genre.
Les participants ont eu l’occasion d’explorer des méthodologies innovantes pour intégrer une perspective de genre dans les enquêtes statistiques et d’examiner comment ces données peuvent être utilisées pour influencer les décisions politiques.
Parmi les moments forts de l’événement, un panel composé d’experts en statistiques et d’activistes, a permis d’aborder des questions cruciales telles que la nécessité d’améliorer l’accès aux données désagrégées par sexe et comment ces informations peuvent être mises à la disposition des décideurs politiques et du grand public.
« Nous avons besoin des statistiques qui ne se contentent pas de décrire une réalité, mais qui éclairent également les inégalités systémiques que rencontrent les femmes », a indiqué, l’une des prestataires de l’INS et seule femme paneliste qui a captivé le public avec un exposé très riche.
« L’accès à ces données est essentiel pour plaider en faveur despolitiques qui répondent aux besoins réels des femmes. »
Les discussions ont également mis en lumière les défis persistants auxquels sont confrontées les institutions statistiques dans la collecte des données sensibles au genre.
Les participants ont convenu que le renforcement des capacités institutionnelles et la formation continue du personnel sont indispensables pour améliorer la qualité et la pertinence des données produites.
En clôturant cette 1ère édition, Elysée Chovu Alima a réitéré son engagement envers une approche inclusive dans le domaine statistique. « Ce dialogue est seulement le début », a-t-elle déclaré.
« Nous devons continuer à travailler ensemble pour garantir que chaque femme soit comptée dans nos décisions et actions. Ensemble, nous pouvons transformer nos sociétés en utilisant les données comme levier pour l’égalité. »
Notons que cette activité représente selon les organisateurs, un tournant significatif dans la prise en compte du genre dans le domaine statistique, favorisant un dialogue constructif entre producteurs et utilisateurs.
L’ONU Femmes et l’INS ouvrent ainsi la voie à une meilleure compréhension des enjeux liés au genre et à une utilisation plus efficace des statistiques pour promouvoir l’égalité entre les sexes sur le continent africain.