Entrepreneuriat

Véritable marathon: La journée d’une vendeuse des beignets à Kinshasa

Annie compte parmi ces milliers de femmes kinoises qui font preuve d’imagination et de courage pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Comme activité, elle s’est tournée vers le vente de beignets à Matonge, dans la commune de Kalamu.

Sa journée est un véritable marathon. Réveil à 3 heures du matin pour tout préparer avant l’arrivée des premiers clients à 5 heures.

« Après le réveil, j’ai 20 minutes pour me préparer et battre la patte. Celle-ci prend une heure pour lever. Vers 4h20 j’apprête les enfants pour l’école », explique-t-elle.

C’est autour de 4h50 qu’elle se pointe au coin de sa rue. Le temps d’allumer le Mbabola (brasero) et d’accueillir les premiers clients.

« Je clôture les ventes autour de 10h. Je rentre alors chez moi pour aller récupérer les enfants à l’école et m’occuper des autres tâches », ajoute-t-elle.

Les beignets d’Annie sont très apprécies par les habitants de Matonge. Chaque matin, elle doit faire face à une longue file d’attente. Les clients paient à l’avance, avant même que les premiers beignets ne sortent de la marmite.

Pour cette licenciée en sciences infirmières de l’ISTM Kinshasa depuis une dizaine d’années, pas question d’attendre de trouver un emploi. Elle doit se contenter de la vente des beignets. Un métier difficile, selon ses propres propos.

« Ce n’est pas du tout facile de se lever tôt chaque jour et de faire le même exercice. C’est fatiguant », se plaint-elle.

Le salaire que perçoit le mari d’Annie ne permet pas de nouer les deux bouts. Les revenus générés par son commerce permettent de compéter le budget familial.

« Je dépense tous les jours 35.000fc pour l’achat de la farine, du sucre, de l’huile, de la braise et les autres ingrédients. Je dégage en moyenne 15 000 Francs congolais de bénéfices. Pas mal n’est-ce-pas. »

Comme Annie, de nombreuses, femmes passent des heures près du feu et parcourent les rues de Kinshasa à la recherche de ressources pour nourrir leurs familles. Cette économie informelle permet à de nombreuses familles de survivre dans un contexte de crise prolongée.

L'auteur

Journaliste depuis 2006, passionnée des sujets liées aux femmes et au genre. J'apprécie également les sujets économiques et les activités sportives féminines.

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