Société

Transport en commun : Emprunter le taxi-bus,  un moment unique à Kinshasa

Se déplacer d’un lieu à un autre est souvent excitant. On peut marcher ou prendre un train. On peut aussi se servir d’une voiture, d’une moto, d’un tricycle ou encore d’un avion.

Dans cet article, on raconte l’expérience de se déplacer à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo : un moment qui est loin d’être excitant, plutôt, unique.

Car, étant un parcours de combattant, émaillé souvent de discussions interminables autour de la perception d’argent entre les transporteurs et les clients.

Un temps où le football et la politique s’en mêlent quelques fois provoquant débats entre clients, la forte musique qui retentit dans le bus sous un soleil accablant, saupoudré  parfois d’un embouteillage montre qui va bloquer le bus pendant des heures. Dans l’un ou autre coin du taxi-bus, un client crie au téléphone. Somme toute, un moment unique.

Un environnement qui constitue par ailleurs, l’une des raisons qui poussent certains Kinois à ne pas emprunter les taxis-bus, avançant le tapage, la promiscuité, l’étouffement comme raisons.  Au fait, plusieurs de ces bus bruyants manquent de confort. Ils ne sont pas assez aérés par exemple et le risque de suffoquer, est maximal. Oui, ces gens ratent souvent la première et la dernière partie  de leur journée !

Ticket du bus exigé par le percepteur

Les premiers sujets qui suscitent la discussion, ne sont autres que le prix fixé souvent exagéré du trajet par le percepteur et le fait de payer avant de franchir la portière du bus. C’est le système «  Mbongo na se. » Une manière d’escamoter la révolte des passagers une fois à l’intérieur. D’ores et déjà, les clients avaient fait face à une bataille acharnée pour se retrouver juste devant cette fameuse portière.

Chaque jour ces prix changent en fonction d’une ou autre circonstance, embouteillages, pluies, grève des chauffeurs, contrôle de documents, assurance, vignette, permis de conduire et autres taxes.

Nonobstant toutes ces tracasseries, les clients ne manquent pas ce rendez-vous avec les transporteurs en commun, obligés d’aller au travail, à l’école ou à l’université. Ces passagers une fois à l’intérieur du bus, ils s’en prennent au percepteur et au chauffeur du bus, surtout sur le tarif de la course.

Et là, le débat est lancé du fil en aiguille. Moult sujets vont se succéder. La gestion de la cité bonne ou mauvaise par le gouvernement, les dossiers liés au  détournement  sont mis en lumière, la vie opulente des députés et ministres aussi.

Les débats peuvent prendre une couleur avec le football au centre, la rivalité entre les artistes musiciens Fally Ipupa et Ferré Gola. Quelques rares moments d’une tranquilité étonnante. Sans oublier un prédicateur  ou un nécessiteux qui va se lever, soit pour prêcher ou carrément demander de l’aide. Les clients  applaudissent, ils  disent amen ou ils chantent.  

Selon certaines indiscrétions, beaucoup se gênent pendant ce temps de prédication, étant donné que chacun monte à bord avec son humeur, ses préoccupations et n’est ce pas là un moment idéal de réflexion ? Qui sait.

Un lieu des guetteuses, des dragueurs, des  mangeurs…

Dans ces bus, il ne manque pas de gens qui guettent toujours dans les téléphones des autres, allant même jusqu’à faire des commentaires sans se gêner. Il y a aussi cette catégorie des personnes qui durant le trajet, grignotent quelque chose, faisant saliver les autres dès le matin.

Oui, cet homme ou cette femme va engueuler le chauffeur du bus parce qu’il ne veut pas baisser le volume de sa radio, pis, ces personnes qui parlent fort au téléphone, permettant aux autres d’entendre toute leur conversation.

Des clients qui sont toujours pressés parce que étant toujours en retard. Ils estiment que le chauffeur ne roule pas vite ou qu’il devrait prendre tel ou tel itineraire pour arriver à l’heure. Les chauffeurs kinois n’y accèdent pas à leur exigence, malheureusement. Dans le bus, on assiste aussi à des dragues, oui, l’amour est exercé partout. Un monsieur peut se permettre de supplier une jolie dame qui est à côté de lui, pour avoir son numéro de téléphone.

En définitive, il faut signaler que prendre le taxi-bus à Kinshasa, reste un moment unique. Très bruyant, il peut être en plus un moment de retrouvailles où l’on partage des nouvelles ou des idées. Le silence n’a pas trop d’espace là.

Maria Maba

L'auteur

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