Née d’une famille de cinq enfants, Ruth Ngwanza est la deuxième de sa famille. Elle est détentrice d’un diplôme de licence en sciences de l’information et de la communication, précisément en Journalisme politique extérieure.
Éditrice du journal hebdomadaire « Les Défis-congolais », entrepreneure sociale, mais aussi, activiste des droits de la femme, Ruth Ngwanza mesure 1 mètre 66 et pèse plus de 50Kg. Mère d’un garçon de quatre ans, elle affiche plutôt fière allure comme en témoigne son côté attractif mis en relief par une beauté exceptionnelle. Cette combattante qui a fait de la lutte pour les droits de la femme en général et celui de la jeune fille en particulier son cheval de bataille est fondatrice de la structure Jeunes Filles en Action “JEFIA” qui milite pour les droits de la jeune fille.
La JEFIA est une structure qui a été mise en place en décembre 2017 à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC) avec comme objectif principal, promouvoir le leadership féminin, éveiller la conscience féminine et lutter contre les antivaleurs en milieu estudiantin. ” Nous œuvrons dans les secteurs du Genre, de l’éducation, de l’entrepreneuriat et du social. Nous travaillons avec les universités et les écoles. Dans ce contexte, nous avons pris la décision de mettre en place un magazine dénommé ” JEFIA MAG ” pour assurer la promotion de la jeune fille. En dehors de ce magazine, nous avons encore un Département au sein de notre structure dénommé JEFIA LISUNGI où nous nous occupons des personnes démunies, des filles-mères, des enfants de la rue etc. Quand on est activiste, tout ce qui a trait à l’humanité nous touche directement. Il y a aussi JEFIA KELASI qui s’occupe de la jeune fille ayant encore le statut d’élève. Grâce aux fonds récoltés pendant notre collecte sur terrain, nous avons réussi à réhabiliter une école en offrant quelques bancs et quelques outils de travail. Hormis cela, il y a encore plusieurs activités et projets dans notre Agenda ». Tel est, en somme, le décryptage que Ruth Ngwanza fait de son association qu’elle veut réellement humaniste pour servir la cause féminine.
”La motivation est partie du fait que je suis fille mère. J’ai accouché pendant que j’étais en deuxième graduat. Après cet événement, j’avais peur et honte de reprendre ma vie normalement à cause des regards que la société avait sur moi. À un moment donné, je m’étais décidé d’interrompre mes études et de m’enfermer. Mais après, j’ai résolu d’affronter la réalité en reprenant mes affaires et en ne
tenant point compte du mépris des autres. J’ai vu que c’était possible d’être une fille mère et réussir sa vie, donc poursuivre ses rêves jusqu’à les réaliser et même, impacter la société », explique-t-elle.
Et de poursuivre : « La deuxième motivation est venue de la jeune fille étudiante. Dans le contexte où la majorité d’étudiants de l’Ifasic où j’étais vice-présidente de la coordination estudiantine était des femmes, mais que la quasi-totalité des postes de décisions étaient occupés par des hommes, cela m’a révolté. J’avais remarqué un manque de conscience dans le chef de la jeune fille. Elle ignore qu’elle est capable de faire tout. C’est ce qui m’a poussé à m’engager dans ce combat ». Sur la même lancée, elle indique que c’est pour motiver les jeunes filles en particulier et les femmes en général à pouvoir assumer les postes de prise des décisions qu’elle s’est lancée dans son combat féministe. « Je me suis toujours dit que c’est à l’université qu’on arrive à préparer son avenir et si l’on n’est pas capable de diriger huit cent étudiants, comment arriverons-nous à diriger tout un pays? », s’interroge-t-elle.
Son statut de fille-mère n’a pas jamais influencé son parcours académique. Son expérience, elle s’en sert aujourd’hui pour conscientiser les jeunes filles. « Ce n’est pas du tout facile de combiner tout ce que je fais avec la vie de mère, mais j’arrive quand même à m’en sortir. J’ai obtenu mon diplôme de licence sans problème, une façon de dire aux jeunes filles que c’est possible d’élever un enfant et de poursuivre ses études. Je fais l’effort de combiner les multiples responsabilités que j’ai avec ma vie de mère parce que je sais faire la part des choses. Je consacre plus de temps à m’occuper de mon fils. Je m’occupe convenablement de lui et pour ne pas être surchargée, j’ai quelqu’un à mes côtés pour m’épauler souvent ».