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Société

Nominations : les femmes très discriminées dans l’appareil judiciaire en RDC

De tous les combats menés par les femmes en RDC sur l’égalité des chances dans les instances de prise de décision, les récentes Ordonnances présidentielles ont coupé court à tous les espoirs de compter des femmes parmi les hommes au sein de l’appareil judiciaire récemment renouvelé.

De la peine perdue. Les Ordonnances du chef de l’Etat lues le vendredi 07 février 2020 sur la chaîne publique et portant nominations de certains responsables hommes aux postes de Hauts magistrats ont été pour le moins discriminatoires à l’égard des femmes juristes, si l’on en croit les réactions qui n’ont cessé de fuser de toutes parts. Au rythme actuel, ce remue-ménage au sommet de la justice congolaise vient d’éloigner toute possibilité aux femmes de lâcher du lest sur leurs ambitions de partager avec leurs pairs hommes les dossiers brûlant à trancher avec les mêmes compétences.

Il en ressort, cependant, pour ce qui est des actes réglementaires qui ne tiennent pas compte des prescrits de l’article 14 de la Constitution, laquelle consacre la parité homme-femme, que le chemin est toujours long à parcourir. Une désapprobation de la gent féminine restera vive tant que la problématique de l’égalité des chances ne sera pas résolue au niveau de la haute appareille judiciaire du pays. D’aucuns ont déploré une absence criante de femmes dans ces Ordonnances comme une preuve de plus de leur marginalisation. Pourtant, il existe au sein de la magistrature autant de femmes compétentes et de valeur prêtes à exécuter les mêmes tâches avec abnégation et professionnalisme.

Dans certains milieux associatifs, il a été immédiatement rappelé au président Félix Tshisekedi la quintessence de sa promesse faite lors de son investiture sur la promotion de l’aspect gender. Un raté de plus pour cette énième exclusion de la femme est arrivé quelques mois après le plaidoyer sur la représentativité des femmes aux instances de prises de décisions déposé auprès du Président et transmis à tous les partenaires de la coalition CASH-FCC depuis février 2019. Pour le cas d’espèce, le chef de l’État a jeté son dévolu sur Jean-Paul Mukolo, élevé au rang de Procureur général près la Cour constitutionnelle alors qu’il a envoyé Dominique Thambwe Wa Kaniki comme Premier président de la Cour de cassation.

Les nouvelles mises en place touchent aussi le conseil d’État qui voit arriver Octave Tela Ziele comme Procureur général. La justice militaire n’est pas en reste, les fonctions de premier président de la haute cour militaire seront désormais occupées par le général Joseph Mutombo Katalay et le lieutenant général Mukuntu devient lui, auditeur près cette Haute cour.

Ces nominations au sein de l’appareil judiciaire précédent celles des mandataires publics. Le partage des entreprises entre le FCC et son allié du CACH a longtemps bloqué ces nouvelles mises en place. Deux ordonnances de nomination de nouveaux  animateurs à la Gécamines et à la SNCC sont toujours en souffrance depuis leur signature par Félix Tshisekedi il y a près de 7 mois. Accusé de bloquer ces nominations, le FCC affirme que ces mises en place n’avaient pas respecté la procédure.

Ci-après, les noms des personnalités appelées à gérer l’appareil judiciaire du pays :

  • Procureur général près la Cour Constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo,
  • Premier président de la Cour de Cassation, Dominique Thambwe Wa Kaniki,
  • Procureur général près le Conseil d’Etat, Octave Tela Ziele,
  • Premier Président de la Haute Cour militaire, le Général Joseph Mutombo Katalay,
  • Auditeur général près la Haute Cour militaire, le lieutenant général Mukuntu.