Un phénomène pas le moins du monde anodin fait jaser à longueur des journées à Kinshasa. Des femmes et jeunes filles sont les plus concernées pour autant qu’elles se plaignent d’être victimes de vols à l’arrachée visant leurs perruques. Les extorsions qui portaient généralement sur des sacs, argent, téléphones, boucles d’oreille, colliers, ont visé des perruques.
Dans les arrêts de bus, des voleurs ont adopté d’autres modes opératoires instinctifs, multipliant des stratégies pour arracher aux femmes rêveuses tous leurs biens de valeur. Les arrêts de bus sont choisis comme des repères de prédilection pour réussir leurs coups pendant les heures de pointe.
Ce sont généralement les grands carrefours comme Baramoto sur la route des Poids-lourds, les ronds-points Victoire et Ngaba, les lieux de grande concentration que sont le marché de la Liberté (ex-Bitabe) à Masina, l’arrêt-Pascal à Masina ainsi que les allées et les alentours du Marché central de Kinshasa.
Comme il fallait s’y attendre, il ne se passe plus un jour sans que les observateurs, des passagers à bord des bus généralement, n’enregistrent des plaintes des victimes dont la majorité sont des femmes.
Le cas pour Madame Grâce Yeli est criant : « Avant, j’entendais les gens dire ça dans la cité mais je n’y avais vraiment pas cru jusqu’à ce que je sois personnellement victime du forfait à trois reprises. C’était au grand Marché (Zando). Dans un bus, le chauffeur nous l’avait déjà averti et je pensais peut-être qu’ils visaient les téléphones ou autres choses. Je ne m’étais pas vraiment intéressée à eux car j’avais bien protégé tout ce qui m’appartenait. A ma plus grande surprise, j’ai senti quelqu’un me tirer la plante, la prenant pour une perruque et très vite, il s’est retiré pour s’éloigner dans l’immédiat. »
« J’ai eu tellement mal et je suis restée sans presque toute une semaine. La deuxième fois, la scène s’est déroulée sur la route des Poids-lourd où j’ai été témoin oculaire lorsqu’une fille s’est faite arrachée sa perruque. » Au Rond-Point Victoire, le spectacle a été affolant et choquant à la fois. C’est chaque jour que les femmes se plaignent de ces actes. « J’ai vu une fille crier au voleur des perruques sur une moto et elle a pris ses postiches entre ses deux mains sans se couvrir la tête. S’en est trop », a-t-elle expliqué.
« Si je me suis donnée le courage de vous parlez aujourd’hui, c’est parce que j’ai été aussi victime de ses actes qui s’apparentent à des cas de violence faite à la femme. Il nous arrive de dépenser beaucoup pour réaliser nos perruques. Nous les voler comme ça laisse conduit à une insécurité extrême. Pour les faire face à la ruse, les perruques sont dorénavant attachées directement à la tête qui est le cerveau humain. Les tirer avec force pourrait causer des dégâts et même entraîner des pertes en vies humaines », a encore martelé Grâce Yeli.
Elle a par ailleurs exhorté les autorités à envisager des mécanismes destinés à en découdre avec ce système qui avilit la femme et qui ternit l’image du pays. « A imaginer qu’une fois en route vers une cérémonie festive ou une réunion importante, au travail et que faute de temps ou moyens pour arranger les cheveux, la perruque est passe pour le prêt-à-porter et si en route, on l’arrache, le comble à imaginer est désolant ». Mme Yeli a imploré toutes les autorités à envisager des sanctions pour éradiquer au plus vite ce phénomène qui, pour elle, est le lot du tourment quotidien contre l’existence des femmes.
3 Commentaires
Très bel article .
Merci bcp rester toujours connecter a notre site.
C’est excellent mon amie