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Le soutien des femmes aux femmes, un moyen pour accroître le taux des candidates aux institutions en RDC

En République démocratique du Congo (RDC), le nombre d’électrices dépasse celui des électeurs. Selon le nombre des personnes enrôlées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le taux des femmes représente 51,17% contre 48,83% pour les hommes.

En ce qui concerne les trois précédents cycles électoraux, le nombre des femmes enrôlées a été toujours majoritaire. Cependant, la représentativité des congolaises au sein des institutions électives reste insignifiant du moment où les femmes ne votent pas souvent pour la femme.

Pour Fifi Falasi, Coordinatrice de programme à la fondation Hanns Seidel, le manque de solidarité entre femme est parmi les causes de la faible representativité des femmes et filles dans les institutions issues des élections.  » Le soutien des femmes à la candidature féminine est une stratégie qui peut booster l’élection des femmes. Depuis les élections de 2006, on n’a cessé de décrier le fait que les femmes ne votent pas pour les femmes, les femmes se combattent entre-elles, etc. Cette situation ne va pas aider les femmes à pouvoir émerger « .

Elle a fait savoir que la femme connait les besoins des autres femmes mieux que quiconque, avant de souligner que le combat pour son autonomisation reflète les aspirations de plusieurs autres femmes et jeunes filles.

 » Si elle a le soutien des femmes et qu’elle se présente comme leur représentante à l’Assemblée nationale, par exemple, je suis convaincue qu’elle va contribuer énormément à l’amélioration des conditions de vie de beaucoup de femmes « , a déclaré Mme Falasi.

S’agissant des stratégies pour obtenir le soutien des électrices aux candidatures féminines, elle a indiqué qu’il faut une synergie entre les électrices et les candidates.

Aussi, les femmes candidates doivent travailler en symbiose avec l’électorat féminin et que le contenu de leurs communications soit pertinent, en mettant en exergue les besoins spécifiques des femmes.

 » Celles qui vont postuler peuvent faire appel aux femmes leaders d’opinion ayant une certaine audience au niveau de la base, notamment les femmes responsables dans les églises, les marchés, les universités, les maraîchères… », a affirmé la Coordinatrice de Programme à la Fondation Hanns Seidel, une fondation politique allemande, qui appuie des organisations locales dans les formations et accompagnements des femmes candidates.

Pour sa part, la Chargée de programme au réseau Genre et droits des femmes, Nathalie Yoka, a notifié qu' » il est important que nous puissions nous soutenir pour que le taux des femmes augmente dans les instances de prise de décision « .

Pour y parvenir, il y a la sensibilisation à travers les campagnes de mobilisation de la femme à voter pour femmes.

« Les candidates doivent se démarquer au niveau de leurs cahiers de charges et de ce qu’elles veulent pour les dames. C’est très important « , a insisté Mme Yoka dont son réseau milite pour qu’il y ait assez considérablement de dames au niveau des postes électifs et nominatifs.

Savoir convaincre l’électorat féminin

Candidate à l’élection législative dans la circonscription électorale de la Funa, Valérie Kabanga kalala, a reconnu le fait que l’électorat féminin est souvent difficile à convaincre.

 » Les femmes candidates doivent convaincre l’électorat féminin qui est souvent difficile à convaincre. C’est ainsi qu’il faut une bonne communication, la présentation des projets révolutionnaires pour gagner leur confiance par des prestations touchant les réalités du terrain “, a dit cette candidate pour le compte de la Convention pour la République et la démocratie (CRD).

De son côté, Nelly Tshalu qui postule à Tshangu, a déploré le fait que malgré le nombre élevé d’électrices, les femmes candidates ne sont pas soutenues par celles-ci.

Etant consciente du poids électoral de la gent féminine, elle dit pouvoir constituer sa base avec une catégorie de femmes avec qui elle a travaillé depuis 2019.

«C’est depuis longtemps que j’ai commencé à me préparer en ciblant les femmes, précisément les femmes maraîchères. Nous organisons des activités pour échanger les idées et les motiver par rapport à leur travail », a-t-elle ajouté.

A en croire certaines électrices abordées, elles ne trouvent aucun inconvénient de pouvoir accompagner les candidatures féminines.

«Je n’hésiterais pas à voter pour une femme et à sensibiliser les autres semblables pour elle. Je vais lancer une campagne « mwasi voter mwasi” (femme, votez pour la femme) pour encourager les candidates et avoir une base électorale pour elles « , a affirmé Patience Barandenge.

Il revient notamment à ces futures députées de faire un fort travail de communication vis-à-vis des électrices, démontrer leur compétence, présenter leur plan de société et proposer les pistes de la mise en œuvre de leur projet afin de convaincre.

Une autre dame, Fiola Lesom, ne trouve aucun inconvénient de donner sa voix à une femme.  » Si la candidate a la compétence et une expérience professionnelle avérée, je pense qu’elle va assumer ses fonctions, une fois élue », a-t-elle poursuivi.

Mme Lesom a soulevé la question du dynamisme pour celles qui seront élues à l’Assemblée nationale dans le but de proposer des lois qui protègent la famille et tiennent compte des conditions socio-économiques de la population.

Selon David Matangila, qui va voter pour la première fois, il dit pouvoir voter pour la femme sans aucune difficulté.  » Je suis prêt à voter pour une femme parce que profitant de l’opportunité qu’offre la loi électorale sur la parité, la femme peut apporter un changement positif dans la société « , dit-il.

Au regard du droit, l’avocat Arthur Omar Kayumba, a renseigné que du point de vue juridique, le législateur congolais a déjà érigé un boulevard pour les femmes. Il s’agit entre autres de la loi sur la parité homme-femme, la loi électorale et d’autres instruments juridiques internationaux.

«Maintenant, il y a nécessité d’une prise de conscience pour que les femmes puissent capitaliser, elles-mêmes, cette opportunité juridique pour influencer sur le processus décisionnel. Elles doivent commencer par banir les stéréotypes parce que l’application de la loi peut être bloquée à cause du barrage socio-culturel « , a notifié Me Kayumba.

Avocate de son état, Me Charlène Yangazo Dimba, a renchéri en montrant que, malgré l’article 14 de la constitution sur la parité pour l’amélioration de la participation des femmes aux institutions, les statistiques démontrent que la présence féminine à des postes de responsabilité n’a jamais atteint les 50%. Le taux des femmes au parlement et au gouvernement en dit long.

 » Je crois que la femme devait soutenir les candidatures féminines aux prochaines échéances électorales. Je suis adepte de la méritocratie et je crois à la compétence féminine. Il y a des femmes qui, une fois aux postes de responsabilité, peuvent accomplir des exploits. Cela se fait sous les cieux où le stade des préjugés est révolu « , a révélé la juriste.

En parlant des stratégies pour élire les femmes, elle a raconté que  » la politique de sensibilisation demeure la meilleure des stratégies. Il faut parler aux femmes en vue de leur expliquer le bien-fondé du soutien féminin, de conscientiser les chefs des partis politiques à promouvoir les candidatures féminines et d’encourager les femmes à adhérer dans des partis politiques et proposer leurs candidatures « , a conclu Mme Yangazo.

Tantia Sakata, JDH.

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