C’est depuis deux mois passés que la Procureure générale près la Cour d’appel de la province du Sud-Kivu, Mme Ibalayam Marie-Josée, est absente de son cabinet de travail à Bukavu. L’on ignore jusqu’à ce jour les raisons de son séjour prolongé à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. A en croire certaines sources, la Procureure serait en mission ou carrément rappelée par le pouvoir de Kinshasa.
Premières bénéficiaires de ses prestations en tant que la Première femme procureure générale du Sud-Kivu, des organisations féminines locales ne cessent d’exprimer leurs inquiétudes au sujet de cette absence prolongée : « On s’inquiète de son absence. Tous les efforts entrepris pour entrer en contact avec la concernée sont restés vains. Il n’existe pas d’accusée de réception d’une quelconque lettre portant sa suspension ni sa révocation », commente Annie Nabintu, mère d’une fille victime de violences conjugales dont le dossier d’accusation fait du sur place depuis quelques temps.
Défenseure des droits des femmes oubliées et opprimées, Ibalayam Marie-Josée s’est vite démarquée par sa façon de s’impliquer dans les affaires concernant les femmes victimes de violences sexuelles et celles basées sur le Genre dès sa prise de fonctions comme Procureure générale de Bukavu en 2020.
Ibalayam Marie-Josée s’est aussi impliquée dans l’instauration de l’Etat de droit et dans la lutte contre l’impunité, la mafia organisée au sein de l’administration judiciaire, les multiples spoliations des maisons de l’Etat etc.
La Procureure générale aurait, d’après certaines sources, initié et ouvert un dossier disciplinaire contre trois magistrats dans une affaire qui a choqué certaines sensibilités au point d’alerter le pouvoir de Kinshasa. Ce qui est sûr est que la Procureure générale du Sud-Kivu traine une expertise avérée dans la gestion des dossiers de l’Est du pays.
A l’heure de l’état de siège décrétée récemment en Ituri et au Nord-Kivu, son savoir-faire est requis dans le processus de démantèlement des forces obscures qui empestent cette partie du pays. Ce qui expliquerait sa présence dans la capitale congolaise, révèlent certaines sources qui pensent qu’elle serait d’un apport sérieux dans la résolution de la crise à l’Est du pays.