La pandémie de Coronavirus qui poursuit sa virée mortuaire à travers le monde, n’a pas épargné le continent africain. Depuis l’annonce le mercredi 18 mars 2020 par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, de l’Etat d’urgence sanitaire, la ville de Kinshasa s’est mise en quarantaine sur fond des mesures barrière que la population était censée respecter pour atténuer, tant soi peu, la propagation de la pandémie. A ce jour, le pays est à sa quatrième prolongation de « l’Etat d’urgence » laquelle fut adoptée le 5 juin 2020 par l’Assemblée nationale. Cette situation a, comme il fallait s’y attendre, affecté l’économie kinoise au point de priver les femmes maraîchères de l’activité champêtre d’où elles tirent leurs moyens de subsistance.
La Covid 19 a, en effet, influé négativement sur la production sur fond de ralentissement des activités économiques. Les femmes maraîchères ont été les plus touchées par les effets pervers de la pandémie au point de verser dans un désarroi extrême du fait de l’inactivité engendrée par le confinement.
Cela fait près de vingt ans que j’exerce ce métier de maraîchère. Pendant que les autres restent chez elles, nous sommes contraintes quant à nous, de venir cultiver la terre au péril de notre vie pour nourrir les familles. Cette pandémie nous a surpris à tel point que nos revenus journaliers ont baissé de 70 à 30%. D’habitude, nous vendons nos produits à l’étranger aux expatriés installés en ville, ou mieux, à la commune de la Gombe et au Grand marché. Malheureusement, ces endroits cités sont confinés … Comme si cela ne suffisait pas, la suspension des vols internationaux a également été très mal ressentie par les maraîchères qui ne savent plus à quel saint se vouer.
s’est plaint Mbaninu Nzuzi

Et de poursuivre :
Cette situation a influencé même notre métier. Même pour celles qui exercent dans des marchés environnants, la vente n’est pas active puisque les acheteurs sont en confinement et d’autres impayés depuis la déclaration de ce virus à Kinshasa. L’économie tourne au ralenti. Notre déchéance n’est plus qu’une question d’heures.
Au moment où les unes voient leurs revenus péricliter, d’autres par contre enregistrent des pertes incommensurables. C’est le cas de Mavula Véronique, veuve et vendeuse des légumes depuis plus d’une vingtaine d’année :

Nous vendons des produits qui sont périssables. Cette crise sanitaire de la Covid-19 nous a mis à genou. Désormais, nous enregistrons plus des invendus qui finissent par être jetés dans la poubelle. C’est de l’argent qui s’évapore chaque jour qui passe. Avons-nous vraiment le choix ? On fait avec
a-t-elle déclaré la mine grincheuse
Face à cette crise impitoyable, la plupart de ces maraîchères à peine instruites qui proviennent des familles misérables et disloquées ont trouvé en cette activité de maraîchère une alternative, ou mieux, une possibilité unique pour faire face à la famine et à l’oisiveté.

Grace à ce travail, nous payons les études de nos enfants et la famille en tire profit
indique Manieka Sidonie, vendeuse des produits agricoles.
Face à l’ultimatum leur lancé par les forces de l’ordre les invitant à déménager vers les provinces sous prétexte que la capitale ne se prête pas à ce type d’activités champêtre, elle exhorte les autorités politiques et institutionnelles de surseoir cette décision susceptible d’entraîner une baisse sensible de la production agricole et d’accorder un peu plus d’intérêt aux conditions de travail des femmes maraîchères qui représentent une catégorie sociale non négligeable.
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Tout est bien dit.