Société

Kasaï Central/Recrudescence des violences sexistes dans les milieux professionnels : Nathalie Kambala en appelle à des sanctions exemplaires contre les bourreaux

La justice doit cesser d’être un maillon faible dans la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre dans les milieux professionnels.

C’est l’appel lancé par Femme main dans la main pour le développement Intégral (FMMDI), une organisation de défense et de protection des droits de la femme et de la jeune fille au Kasaï Central, après avoir répertorié récemment plusieurs cas des Abus, exploitations et harcèlements sexuels dans es institutions publiques et privées. Surtout les régies financieres et les banques le centre-sud de la RDC.

Nathalie Kambala Luse Directrice-pays de FMMDI a fait cette déclaration mardi 06 juin 2023 à Kananga, chef-lieu du Kasaï Central, à l’occasion de la clôture de la campagne de seize jours d’activisme contre les violences basées sur le genre.

Cette structure dénonce « le laxisme » et « la légèreté » dans le traitement des cas d’abus contre les femmes devant la justice. Elles appellent à « la responsabilité de l’État à arranger ce dysfonctionnement dans la chaîne pénale ».

 » C’est avec amertume que je viens dénoncer les abus et exploitation sexuels dont les élèves filles et étudiantes sont victimes dans leurs milieux professionnels de la part de leurs encadreurs. Ce sont des pratiques très honteuses. Le dernier cas, une fille de sixième primaire qui a été violée par son encadreur dans son bureau. Il y a également deux élèves filles, qui sont tombées grosses et les a fait avortées. Nous decourageons ces pratiques et nous demandons à la hiérarchie de sanctionner jusque même au licenciement… Nous recommandons aux autorités attirées de prendre leurs responsabilités et mettre hors état de nuire à ces bourreaux qui nuisent à l’épanouissement des filles » s’indigne Nathalie Kambala de l’Ong Femme main dans la main pour le développement Intégral (FMMDI).

Plusieurs observateurs constatent la recrudescence de ces cas dans les millieux professionnels et insistent sur le renforcement des mécanismes de protection et la lutte contre l’impunité .

«La justice ne nous aide pas»
« La justice ne nous aide pas. Non seulement elle n’est pas proactive dans les enquêtes et l’arrestation des auteurs de ces violences que subissent les femmes, mais quelques bourreaux qui sont arrêtés en flagrance sont vite remis en liberté et dans la plupart des cas, sans procès publics encore moins des sanctions exemplaires. Ça affaiblit nos efforts sur le terrain », constate un défenseur judiciaire.

Selon les organisations de femmes, la tendance est toujours à la hausse dans les statistiques sur les violences sexuelles basées sur le genre. D’après Madeilene Ndelela, coordonnatrice de l’Ong Cris du peuple opprimé (Cpo), « sur une centaine de cas dénoncés, dont principalement les viols, moins de 5% seulement sont suivis par la justice et les auteurs restent impunis ». Madeilene Ndelela déplore que « ces statistiques découragent les victimes d’abus sexuelles à solliciter la prise en charge juridique et judiciaire ».

Le 25 novembre 2021, des chefs d’États africains réunis dans un sommet sur la « masculinité positive » à Kinshasa, capitale congolaise, se sont engagés à lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles. Mais aussi à adopter une convention de l’Union africaine, qui devra servir de cadre juridique pour mettre fin aux violences basées sur le genre.

Jean Claude Ngalamulume Bakamubia

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