Doctorante en Sciences de l’Information et de la communication à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), Julie Masengu Muabila est formatrice et coach en Education financière et partenariat de Communautés.
Costumer service officer et assistante de premier mandat, elle est également Analyste de crédit ainsi qu’une femme politique engagée au sein du parti politique l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC).
Cette femme a notamment occupé plusieurs postes dans une institution de Micro-finances du pays où elle a travaillé durant 7 ans.
Au cours d’une interview accordée à Femme d’Afrique Magazine, Mme Masengu Muabila a livré ses impressions sur la participation de la femme dans les instances de prise de décisions.
FDA : Quels sont les faits saillants ayant marqué votre cursus professionnel ?
JMM : Dans mon cursus professionnel, il y a des faits et des rythmes qui ont marqué ma vie, tout en changeant ma vision en tant que femme dans le séculier.
J’ai connu une expérience professionnelle merveilleuse dans une institution de Micro-finances, en travaillant sous pression pendant 7 ans. Ce rythme de travail au milieu des hommes, nous a permis de se mesurer et de s’auto-former jusqu’au point de faire mieux que les hommes.
Faire mieux et obtenir les côtes plus que les hommes a été toujours une fierté et un honneur pour moi-même. Ce parcours qui m’a distingué a été marqué par les sacrifices énormes.
FDA : Quelle lecture faites-vous de la participation de la femme dans les instances de prise de décisions en RDC par rapport à celle des autres pays africains ?
JMM : La participation de la femme dans les instances de prise de décisions en RDC pose encore des ennuis, sur le plan de la représentativité, ici et partout en Afrique.
Le fait de nommer une femme Première Ministre ne suffirait pas pour faire participer et exploiter la compétence des femmes congolaises.
A ce niveau nous proposons, à ce qu’il y ait une représentation d’au moins 40% des femmes au gouvernement et dans les entreprises publiques.
En interpellant les hommes politiques Congolais, la femme n’est pas un être à manipuler politiquement, mais plutôt une actrice dévouée susceptible d’apporter le changement.
FDA : S’il vous étiez demandé de faire un bilan de votre gestion en termes de réalisations dans votre parti politique sur la participation de la femme dans les postes de prise de décisions, quelle lecture feriez-vous ?
JMM : Au sein de mon parti politique, la femme est représentée au niveau décisionnel à 25%. Une situation peu appréciée par certaines, et les réformes sont en cours pour une meilleure représentation.
FDA : A quels types de difficultés vous vous butez en tant que femme dans l’exercice de vos fonctions ?
JMM : La surestimation de la part de certains hommes est le seul élément gênant auquel nous faisons face dans notre environnement professionnel.
FDA : Quel regard portez- vous sur la parité ? Pensez-vous que la RDC soit sur la bonne voie ?
JMM : La femme Congolaise n’a pas encore intégré cette notion de parité. Elle se sous-estime alors qu’elle regorge des potentialités.
La femme Congolaise ne s’est pas encore engagée sur la bonne voie de l’égalité entre homme-femme.
Car, elle a encore besoin d’être outillée intellectuellement et moralement pour y faire face.
FDA : Votre dernier mot
JMM : Je dirais à la femme Congolaise de ne pas se sous-estimer et de ne pas non plus laisser un homme la stigmatiser. C’est à elle de faire exploiter ses potentialités, dans n’importe quels domaines de la vie, pour le développement de notre Nation.
Mes pensées vont droit aux femmes commerçantes ambulantes pour leurs courage et bravoure.