Femme d’exception, l’ingénieur Hélène Seko l’est. Dans un environnement professionnel dominé par les hommes, elle arrive à tirer son épingle de jeu et à s’imposer en mettant en relief ses compétences. Dans un entretien avec Femme d’Afrique, elle se livre à fond en expliquant le bienfondé de son métier d’ingénieur, celui-là même qui lui vaut aujourd’hui l’estime de son entourage.
Femme d’Afrique Magazine : Dites-nous, cela vous fait quoi d’être une femme ingénieur, une activité pourtant à vocation masculine, à en croire une certaine opinion ?
Hélène Seko : D’une manière générale, je dirai que je suis comblée car je me retrouve bien intégrée dans ce milieu où la majorité est évidemment masculine. Mes activités journalières se passent normalement sans aucun complexe dans les échanges avec mes collègues hommes. Mon travail à l’Office des routes se déroule d’une façon collégiale, en complémentarité avec des données venant des uns et des autres. Alors il faut savoir communiquer, dialoguer avec les unités d’autres services pour mettre au point un projet ou une étude.
FAM : Est-ce facile de travailler avec des collègues hommes ? Êtes-vous souvent sujette aux discriminations liées à votre statut de femme ?
HS : C’est facile de travailler avec les hommes, mais il faut être à la hauteur de tes compétences et être en mesure de défendre ton savoir. Pour moi, tout se passe plutôt bien, sans complexe. Les discriminations liées au statut de femme, personnellement avec mes collègues hommes, je ne les ai jamais remarquées, non plus au niveau de la hiérarchie. C’est souvent pour le besoin de promotion que la Haute hiérarchie a tendance à porter des préjugés envers les femmes. Certains postes de responsabilité sont assortis des conditions qui, d’une façon ou d’une autre, pénalisent souvent les femmes mariées du fait qu’elles sont assujetties aux obligations familiales.
FAM : Concrètement, que faites-vous comme activité ? Dans quelle filière évoluez-vous et quels sont les projets de construction de routes auxquels vous avez déjà participé ?
HS : J’évolue dans la direction des chaussées. Quotidiennement, j’exploite les rapports d’activité des projets et en formule des observations. J’établis les états d’avancement des travaux, assure le contrôle et le suivi des travaux sur terrain. Je rédige les projets des rapports d’activités de la direction, vérifie les décomptes des travaux et tient des ratios de production par rapport aux moyens disponibilisés. Ces rapports que j’exploite viennent des nos 26 provinces qui font exécuter les travaux (routes, ponts et bacs situés sur leur réseau etc.) par nos brigades des travaux d’entretien.
Quelques fois, je me rends au chantier s’il s’avère nécessaire, soit pour y collecter les données, soit pour assurer le contrôle des travaux exécutés par rapport aux rapports nous envoyés. J’ai participé à la réalisation du Collecteur de Masanga-Mbila sur la route By-Pass à Mont-Ngafula, mais aussi à la réhabilitation du tronçon Nsele-Lufimi et celui de Kwango-Kenge dans les provinces de Kinshasa et Kwango.
FAM : Quel regard la société, ou mieux, votre environnement immédiat, porte-t-elle à votre métier ?
En tant que femme, cette fonction d’ingénieur me donne beaucoup de valeur dans la société. Surtout que les femmes dans ce domaine sont minoritaires et le sexe féminin a souvent peur des sciences exactes comme les mathématiques. Alors, si une femme se démarque avec cette option, elle sera forcément considérée dans son milieu de vie.