Une fille qui s’affiche avec un téléphone portable dernier cri, ça fait de plus en plus tendance dans la ville capitale. C’est devenu presque un accessoire de mode qui accompagne l’architecture vestimentaire.
En plus de la tenue, de la coiffure ou du sac à main, il faut désormais avoir à portée de main, ce fameux « Tshombo », et pas n’importe lequel. A l’heure du numérique, il faut se mettre à la page pour ne pas faire vieille école. Les téléphones à touche font vieux jeu et ne sont plus compétitifs. Toutes les filles n’ont d’yeux que pour les téléphones Hi-tech, ou mieux, les Smartphones aux applications diverses, même si leur portefeuille devrait y passer. Elles s’en foutent éperdument. L’essentiel, c’est d’être remarquable, de taper dans l’œil en vendant, pourquoi pas, l’illusion d’une fille très classe qui ne lésine pas sur les moyens pour se mettre aux diapasons de la modernité.
Le téléphone portable, pour les Kinoises, a cessé d’être un simple instrument de communication pour devenir un ami inséparable. Son omniprésence dans la vie des jeunes filles a tout l’air d’une monomanie. Une véritable addiction pour nombreuses d’entre elles dans leurs velléités d’affranchissement de la tutelle parentale. Pour certaines, le portable est devenu quasiment l’expression de leur identité. Sans ce gadget, elles n’ont plus d’identité et se sentent abandonnées, comme périclitées dans le vide. Et pour parvenir à leurs fins, elles sont prêtes à tous les excès, à toutes les turpitudes jusqu’à se livrer à des sexagénaires à la bourse bien garnie. Avec le téléphone, elles affirment leur indépendance car il leur permet de construire des liens avec les pairs, les copains, ceux de leur âge et de faire elles-mêmes l’expérience de la vie, sans forcément requérir l’avis de leurs géniteurs. Avec ces derniers, les rapports se distancient au nom de la différence que revendique la jeune fille.
Si l’utilité du portable en tant que moyen de communication est évidente, il faudrait stigmatiser les ravages qu’il provoque dans les milieux scolaires et estudiantins, et même dans la vie courante. Il devient de plus en plus difficile aux parents de contrôler leurs enfants et de savoir de quoi leurs filles causent, avec qui et pour aboutir à quel type de relations. La drague ne se négocie plus dans la rue. Elle est plutôt facilitée par des échanges interactifs par le biais des SMS ou encore des réseaux sociaux. Des jeunes filles se délectent de cette trouvaille qui mobilise, à longueur des journées, leurs énergies et leurs pensées. Au lieu de parler dans le combiné, de plus en plus de Kinoises, surtout les jeunes, recourent aux messages. WhatsApp et Facebook passent pour les plates-formes d’échanges les plus prisées dans un contexte social vicié où le sexe se négocie à peu de frais. Au-delà, il y a le côté pervers que renvoient ces outils de communication grâce à l’accès facile à l’Internet avec ses portails dédiés au sexe qui ne demandent pas mieux qu’à être visités. Les sites pornographiques exercent un tel attrait auprès de la gent féminine kinoise qu’ils finissent par conditionner son agir comportemental sur fond d’une banalisation extrême du sexe.