Le Réseau National des ONG pour le Développement de la Femme (RENADEF), a rendu public, ce samedi 28 juin à Kinshasa, sa troisième déclaration en faveur de la paix en République Démocratique du Congo, dans le cadre du Consortium pour la Paix et le Développement (CPD).
Cette nouvelle prise de position s’inscrit dans une série d’appels lancés depuis le début de l’année 2025 dont la première déclaration avait eu lieu le 11 février, la seconde le 15 mai et la troisième le 13 juin.
À quelques jours de la célébration du 65ème anniversaire de l’indépendance de la RDC, cette troisième déclaration interpelle l’ensemble des acteurs politiques, sociaux et internationaux à intensifier les efforts pour restaurer l’intégrité territoriale et mettre fin aux violences armées dans l’Est du pays, à Bunagana à titre exemplatif, occupée depuis le 13 juin 2022 par le groupe terroriste M23 soutenu par l’armée rwandaise.
« Cela fait trois ans que Bunagana est entre les mains des rebelles. Là-bas, des milliers de Congolais n’ont plus accès à une vie digne, à l’éducation ou à la santé. Trop, c’est trop ! », a mentionné Marie Nyombo Zaïna, militante des droits des femmes.
Un engagement en faveur d’un dialogue national inclusif

Dans cette nouvelle déclaration, le RENADEF salue l’initiative du Président Félix-Antoine Tshisekedi qui a accepté le principe d’un dialogue national inclusif, tel que recommandé par la CENCO (Conférence Épiscopale Nationale du Congo) et l’ECC (Église du Christ au Congo), à travers le Pacte Social pour le Bien-Vivre Ensemble.
« Nous saluons l’ouverture d’esprit du Chef de l’État qui, en collaborant avec les leaders religieux, démontre un sens élevé de l’État et un engagement sincère pour la paix », précise-t-on dans cette déclaration.
Les signataires félicitent également le consensus obtenu lors de l’audience du 21 juin 2025 entre la Présidence et la délégation conjointe CENCO-ECC, ainsi que la mise en place d’une équipe conjointe pour le suivi de ce processus de paix.
Appel à la mise en œuvre de la Résolution 2773

Le RENADEF a insisté dans cette déclaration, particulièrement sur la nécessité de mettre en œuvre la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 21 février 2025, qui appelle à la cessation immédiate des hostilités et soutient une solution pacifique, inclusive et durable au conflit en RDC.
« La Résolution 2773 est claire : elle exige la cessation des combats et appelle tous les belligérants à rejoindre le processus de paix. Il est temps que les groupes armés comme l’AFC et le M23 entendent cet appel », a rappelé Marie Nyombo Zaïna dans cette communication.
Le CPD a saisi l’opportunité pour appeler la MONUSCO, la SADC, l’EAC, la CIRGL et toute la Communauté internationale à soutenir activement le processus de paix en cours.
Les femmes et les jeunes au cœur du processus

Dans une dimension fortement marquée par le genre, cette déclaration a ainsi plaidé pour la création d’une cellule de suivi de l’Agenda Femme, Paix et Sécurité, conformément à la Résolution 1325 de l’ONU et ses textes subséquents.
Cette cellule sera dirigée par des femmes, en collaboration avec les réseaux de défense des droits humains et de la jeunesse, propose-t-on dans la déclaration.
« Sans justice, il n’y aura pas de paix durable. Et sans paix, aucun développement ne sera possible », a martelé Marie Nyombo Zaïna, annonçant aussi par la même occasion un grand projet à venir sur l’autonomie des femmes, des jeunes filles et de la jeunesse congolaise en général.
Un appel à l’unité à l’heure du 65e anniversaire de l’indépendance

Alors que la RDC se prépare à commémorer, ce lundi 30 juin 2025, ses 65 ans d’indépendance, le RENADEF appelle toutes les forces vives à honorer la mémoire des Héros Nationaux en s’engageant résolument pour la paix, la justice et l’unité.
« Le combat d’aujourd’hui, c’est celui de la paix et de la dignité humaine. Il est de notre devoir, en tant que société civile, de rallier les citoyens autour de cette cause ». Telle a été la conclusion de Marie Nyombo Zaina.
Signalons que le RENADEF, par cette troisième déclaration, a démontré une détermination renouvelée à œuvrer pour un Congo en paix, souverain et prospère.
Son action s’inscrit dans un processus plus large de concertation nationale, appuyé par les autorités religieuses, les instances internationales et la société civile dans son ensemble.
La route vers la paix est encore longue, mais l’élan citoyen et les engagements pris aujourd’hui pourraient bien changer le cours de l’histoire.
Thérèse Bukasa