Fondatrice de la compagnie « source créative », Blanchine Mazanga, une femme à multiple casquettes, livre les secrets de sa réussite au cours d’une interview exclusive accordée à Femme d’Afrique Magazine.
Femme d’Afrique : Qui est Blanchine Mazanga ?
Blanchine Mazanga : Je suis la fondatrice de la compagnie « Source Creative » qui offre des services de renforcement de capacités aux organisations et aux particuliers. J’évolue au sein de cette structure comme Formatrice, coach, Mentor et conférencière, plus principalement sur les thématiques du leadership, de la communication, de l’entrepreneuriat et du développement personnel. Je suis également servante de Dieu et responsable depuis 2014 d’un Ministère chrétien dénommé CAMP DES PRÉCIEUSES. Je me définis souvent comme une femme multi casquettes. Je suis impliquée dans l’accompagnement des jeunes et dans le leadership des femmes depuis plus de vingt ans.
Détentrice d’un Master (MBA) de la Beulah Heights University (Atlanta/USA), j’ai plus de 18 ans d’expérience professionnelle dans le domaine du management organisationnel (en RDC et à l’étranger) avec une spécialisation dans la gestion des ressources humaines. Je suis membre de l’ACPRH (Association congolaise des professionnels en ressources humaines de la RDC) qui regroupe la plupart des DRH de la RDC ainsi que les professionnels qui offrent des services en RH.
Je combine ainsi ma formation de gestionnaire en entreprise, mes expériences de vie et mes compétences en affaires dans un mélange véritablement unique qui me distingue au milieu des autres communicateurs/conférenciers.
FAM : Qu’est-ce qui vous a le plus motivé dans la vie ?
B.M : Ma passion pour l’apprentissage, la lecture et ma curiosité pour le monde m’ont permis de découvrir des personnes, connues ou pas, aux profils variés mais aux parcours de vie qui m’a beaucoup inspiré. Ces personne partagent avec moi 3 choses ; à savoir, primo : la passion, car elle est la source de toute grande action. Sans elle, il ne peut y avoir de mouvement, donc, de changement. Nourrie de la foi, elle est une puissance pour créer l’impossible. Secundo ; le partage, car tout ce que nous sommes et avons, nous rendent meilleurs. Mais avant toute chose, tout ce que nous sommes et avons, nous rendent meilleurs quand il nous donne les moyens de rendre aussi les autres meilleurs. Enfin tertio ; l’influence car animé par la passion et motivé par le souci de partage, nous pouvons influencer le monde autour de nous. La passion et le partage n’acceptent pas l’inertie. Ils refusent le bien quand le meilleur est disponible. Ils nous poussent à aller de l’avant et à faire bouger les choses.
FDM : Combien de temps avez-vous mis pour avoir les résultats que vous avez actuellement ?
B.M : Je peux dire que j’ai travaillé de 2007 à 2014 pour vraiment me positionner dans tout ce que j’ai obtenu comme réussite ou résultats aujourd’hui.
FAM : Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?
B.M : Au départ, dans tous les aspects de ma vocation (carrière, entreprenariat et ministère), j’ai rencontré très peu de soutien de la part de la communauté (famille, église, etc.) car personne ne pouvait miser sur une jeune femme timide et mal dans sa peau comme moi. Je ne savais pas où trouver les personnes qui pouvaient m’aider à me connaitre et à gagner plus de confiance en moi. N’arrivant pas facilement à me connecter aux autres, je me suis tournée vers la lecture pour obtenir les informations ou ressources qui me permettraient d’être utile à la société comme modèle féminin.
La pesanteur culturelle fut aussi un obstacle mais j’étais prête à payer le prix pour la faire tomber. J’ai travaillé dur, je me suis connectée aux bonnes personnes. J’ai fait les bons sacrifices et soutenu une certaine rigueur morale et une discipline personnelle. Par la suite, les résultats ont fait taire les contestations.
La faiblesse du réseautage féminin, principalement en RDC fut aussi une grande difficulté. Ces réseaux que j’ai eu à côtoyer étaient très peu efficaces et plus gérés comme des « Musiki » à l’ancienne que comme de véritables lieux de rencontre, d’échange et de transfert de connaissances et de bonnes pratiques entre plusieurs générations de femmes. Tout au long de ma carrière et de mon Ministère, ce sont plus des hommes qui m’ont soutenu, encouragé que les femmes. C’est ainsi que j’ai décidé, dès le départ, d’être pour d’autres femmes ce coach et ce mentor féminin que je n’avais jamais eu.
FAM : Qu’est-ce que vous pouvez prodiguez comme conseils aux femmes ?
B.M : En ces temps critiques, mais aussi stratégiques, les femmes ont la possibilité d’établir une culture collective d’excellence et d’espoir pour l’Afrique. Mais pour y arriver, elles doivent développer une identité de leader afin d’accomplir leur mission, leur passion et leur potentiel.
Le changement commence par une prise de décision de sortir de sa zone de confort, de refuser le bon quand le meilleur est disponible, d’être prêt à payer le prix pour réussir tout en maintenant des valeurs positives. La réussite est un processus, il faut donc accepter de laisser le temps nous aiguiser pour obtenir le meilleur de nous.
C’est ainsi que j’encourage les femmes qui ont déjà réussies à créer des ponts et des opportunités pour détecter des talents féminins dans les universités, les plateformes d’affaires de femmes, voire dans la rue en lançant des concours, en créant des prix d’excellence, en finançant des rencontres de mentorat, des études ou des participations des femmes africaines à des rencontres de haut niveau à l’étranger.
J’encourage les femmes leaders à organiser des dîners-causeries pour réunir différentes générations de femmes afin d’échanger sur les questions locales, nationales et internationales. J’encourage les femmes qui ont réussi en politique ou dans les affaires à parrainer les candidatures des jeunes femmes politiques ou à devenir des business Angel pour financer des projets de jeunes femmes entrepreneurs.