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Entrepreneuriat

Serge Mbay: »Nous devons porter la RDC au rang de grenier agricole et agroalimentaire mondiale »

Serge Mbay est un entrepreneur agricole et promoteur de la Coopérative agricole « Bilanga Ya Betu » (BYB) » en langue Kikongo qui signifie « Notre champ ». Cette dénomination regroupe à ce jour plus de 500 membres.

Médecin de formation, Serge Mbay a eu à travailler d’abord dans la médecine familiale, ensuite, dans la médecine scolaire et dans des soins palliatifs. Il y a plus de dix ans, le jeune médecin a fait un shift dans sa carrière professionnelle en devenant entrepreneur polyvalent.  

C’est dans l’agriculture qu’il se refuge désormais et cela, sans regret, avoue-t-il : « Je suis fier de me définir en tant qu’entrepreneur agricole ».  Et poursuit-il : « Je serai plus utile à mon entourage, à ma société étant entrepreneur agricole plutôt que médecin qui est une profession noble. C’est ainsi que je me suis orienté vers l’agriculture principalement puisque nous savons que notre pays importe tout et la qualité d’aliments importés pose problème. Le pays a également une grande responsabilité sur la morbidité et la mortalité des congolais. Donc, il fallait contribuer à la production d’aliments sains et à l’autosuffisance alimentaire. C’est ce qui m’a motivé à œuvrer dans ce secteur agricole ».

Porter son pays, la RDC, au rang de grenier agricole et agroalimentaire mondiale, produire, transformer et consommer localement, un projet va se mettre en place. En 2017, une coopérative agricole voit le jour. « Bilanga Ya Betu », un collectif créé par les professionnels divers engagés à contribuer activement, en étroite collaboration, avec les communautés rurales et paysannes, à la production, à la transformation et à la consommation agricole locale : « Nous avons la production agricole primaire. Nous cultivons la pomme de terre et les haricots au Kongo-Central. À Kinshasa et au Grand Katanga, nous cultivons les légumes, les maïs (c’est les cultures maraichères). Nous avons aussi le programme de transformation des produits agroalimentaires. Nous transformons les maïs en farine et semoule, le manioc en farine, les fruits et les légumes en des jus bio. Nous faisons aussi l’élevage ».

Parmi les activités régulières de la Coopérative « Bilanga Ya Betu », l‘on peut citer la formation de ses membres.  « Nous avons la formation agricole – technique et la formation entrepreneuriale. Plusieurs congolais ont plus de 100 hectares et lorsque vous vous entretenez avec eux, vous réalisez qu’ils ne les ont point exploité durant les cinq dernières années. Dans « Bilanga Ya Betu », nous proposons l’accompagnement technique. Comment aider les gens à mettre leur terre en valeur », a déclaré Serge Mbay.

Et de renchérir en disant que la Coopérative « Bilanga Ya Betu » a formé, en trois ans, une quarantaine des membres. Les formations sont à la fois technique – agricole et entrepreneuriale. « Nous leur apprenons ce qu’est un Business-plan et comment le rédiger. Comment tenir une comptabilité pour les non financiers, la gestion du temps, la formation sur les règles et les normes de production, de transformation et d’exportation. Je crois que l’entrepreneuriat agricole en RDC a besoin des normes. Nous devons pouvoir produire, transformer, exporter et donc consommer dans le standard international des organisations ».

« Nous devrions sérieusement promouvoir l’agriculture familiale et je pense personnellement aux petits agriculteurs, fermiers… doivent être soutenir, subventionner. Ce sont eux qui font l’affaire », ajoute le jeune entrepreneur. Et de suggérer aux autorités compétentes une certaine structuration dans les normes en tenant compte de contraintes culturelles en associant les petits producteurs locaux.

 « L’agriculture chimique constitue un problème. La terre est une source incontournable pour l’économie d’un pays. C’est une richesse qu’on devra léguer à la génération future. L’agro-industrie doit être suivi de près, pratiqué dans les normes et tenir compte de l’homme dans son milieu ».

L’agriculture comme une des priorités en RDC implique les différents acteurs. Le pouvoir public est exhorté à réguler le secteur agricole en réduisant les importations qui tuent les petits producteurs, et en mettant en place un statut juridique pour les agriculteurs.

« L’agriculture doit être un vécu quotidien pour tous. Cultivons le respect de la terre, de l’agriculture et celui de l’agriculteur », a conclu Serge Mbay.

 

L'auteur

Christelle Mpongo, Éditrice Général, Fondatrice du Magazine Femme d'Afrique.