Société

Nuisance sonore à Kinshasa : Entre bars et églises, comment vivent ceux qui les environnent ?

La vie à Kinshasa, Capitale de la République Démocratique du Congo, est devenue insoutenable. Embouteillages, montagnes d’immondices, difficultés de transport, démographie sauvage, constructions anarchiques ou encore nuisance sonore, constituent en à point douter, la tasse amère de thé des Kinois, rendant leur quotidien plus que difficile.

Un quotidien, certes, qui est désormais, lié à la nuisance sonore, car, entouré des bars, des terrasses, des lieux de repos, des églises, ici et là, et ce, dans tous les quartiers périphériques ou même résidentiels.

Une interrogation ressort. Comment étudient ou vivent ceux qui avoisinent ces lieux bruyants ?

Le voisinage est trop  bruyant à Kinshasa

Moult églises à Kinshasa sont voisines des habitations.  Ces premières fonctionnent chaque jour sans interruption. Les pasteurs enchaînent des séminaires, des matinées de prières, des semaines de délivrance et autres,  se fondant sur Thessaloniciens chapitre 5 au verset 17 qui renseigne qu’il faut ‘’Priez sans cesse.’’

Les cultes ont lieu le  matin, le midi et le soir, accompagnés de la musique live  pour la plupart de cas à l’image d’un concert au vrai sens du mot, n’accordant aucun répit aux maisons avoisinantes.

Puis, il y a des bars, des terrasses ou des bivouacs. De ce côté, le show est lancé par le Disc Jockey (DJ)  souvent vers 16h, alors que les chaises sont encore vides. Baffles installés à l’extérieur, le volume très élevé, c’est la musique de Papa Wemba,  Fally Ipupa, But na Filet, Fabregas, Koffi Olomide, Werrason, JB Mpiana, Mbilia Bel, Rebo Chulo, Innoss’B, qui résonne sans arrêt.  Question  de lancer un message aux clients, les portes sont déjà ouvertes.

La réputation de certains coins n’est plus à rappeler  notamment, Capela, Couloir Kimbondo, Kimbuta, Super Lemba, Nyangwe, Kintambo Magasin, Avenue du Stade. La liste n’est exhaustive.

À proximité ou au milieu de tous ces endroits bruyants regorgeant bars, terrasses ou églises, se trouvent des écoles, des bureaux ou des résidences.

Et le constat sur terrain fait état d’une situation qui est  mal vécue par les voisins de ces bars ou églises, élèves, particulièrement, qui ne savent à quel saint se vouer. Ni les pasteurs, ni les tenanciers des bars ou même les autorités ne s’emploient pour y apporter une solution durable ou  réglementer.

Pour dire que  les  victimes ici, ce sont des enfants, des adolescents, des jeunes filles dont l’éducation est déjà compromise à la lumière de Madeleine Ntumba, élève de 4ème année des humanités, dans une école de Kinshasa, n’arrivant pas à bien répéter ses cours,  a exprimé la peur de voir ses notes être affectées.

« J’habite la commune de Masina, nous avons aménagé il y a quelques mois et sur  notre avenue, il y a trois églises et des bars. Nous n’avons pas de repos, les bruits sont tellement forts que même quand mon père avait essayé de les demander de régler le volume de leur musique, ils n’étaient pas coopératifs. L’année scolaire vient de commencer et j’ai déjà du mal à révoir mes cours, j’ai peur que mes notes soient affectées à la fin de la période. Je vous parle sincèrement »,  a confié Madeleine Ntumba.

De l’autre côté, les jeunes filles qui vivent dans les parcelles qui abritent les bars, sont extrêmement exposées à toutes sortes d’abus.  Elles tombent  enceinte précocement et deviennent mère, voyant dans le même temps, leur avenir se volatiliser. Le cas de Jeannette Nzinga, 17 ans.

« J’habite la commune de Ngaba. J’ai grandi dans une parcelle qui abrite un bar mouvementé depuis toujours et cela a affecté négativement ma vie. Très jeune, je suis tombée enceinte d’un homme qui venait souvent prendre la bière dans ce bar, je n’ai pas pu continuer mes études à cause de la grossesse. Aujourd’hui, je me débrouille seule, car, le père de mon enfant, voleur de surcroît, est en prison  à ce jour. »

La  fermeture des bars ou églises, est-elle possible ?

Pour les tenanciers des bars, le plus important pour eux, c’est de tourner à plein régime afin de gagner leur argent.

« Mon bar est un espace commercial que je loue. Je sais que la musique qui accompagne notre travail  dérange, mais c’est pour attirer la clientèle. Un bar sans musique ne sert à rien. Moi, je cherche l’argent et je ne sais quoi faire d’autre », a expliqué sans langue de bois, Timothée Mwaka.

Même son de cloche de la part des hommes de Dieu. Pour eux, il n’est pas question de stopper l’œuvre de Dieu.

« Nous sommes ici pour propager la bonne nouvelle, évangéliser et amener les gens à se préparer pour le royaume des cieux. Quand nous prêchons dans les églises, nous ne prêchons pas seulement ceux qui sont à l’intérieur, mais aussi des voisins qui sont chez eux. Voilà pourquoi le volume de nos baffles est toujours haut. Pour les enfants qui nous entourent, je ne sais pas si c’est difficile, mais les parents peuvent bien s’organiser afin de les aider à bien faire leurs devoirs», a fait savoir bonnement, le Pasteur Robert Kasongo, Visionnaire de l’Église Jésus-Christ Source de Vie, située dans la commune de Ndjili.

Notons que les autorités provinciales de Kinshasa ont essayé plus d’une fois de fermer les bars suite à la nuisance sonore,  mais sans succès. Simplement parce que le taux de chômage est très élevé et plusieurs tenanciers des bars dépendent de cette activité pour leur survie, à les en croire. Surtout que l’Etat ne propose aucune alternative face à une telle mesure.

De toutes les façons,  il faudra prendre des mesures qui doivent arranger toutes les parties, telle que règlementer les heures des cultes et d’ouverture des bars par exemple.

Maria Maba

L'auteur

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