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Culture

Mariage arrangé chez les Tetela

La République Démocratique du Congo compte plus de quatre-cent langues. Chaque ethnie ou tribu a ses particularités. Tel est le cas des Tetelas qu’on retrouve dans la province du Sankuru, précisément au Sud du bassin du fleuve Congo, entre la province Lomami et le fleuve Congo, et un peu plus à l’Ouest de la province du Maniema. Les Tetelas ont une culture très particulière, surtout en matière de mariage. Des pratiques du genre « Okito » qui signifie « remplacement » en français, continuent de perpétuer une tradition ancestrale toujours d’actualité.

« Okito » est un acte qui consiste à marier la sœur d’une femme décédée au mari de cette dernière. L’impossibilité de rembourser une partie de la dot versée serait l’un des arguments brandis pour justifier cette pratique fortement enracinée dans la communauté tetela. Pour toute justification, ses inconditionnels évoquent, entre autres, l’avenir des orphelins qui seraient mieux traités par leur tante. L’autre argument souvent mis en relief tient à la conservation des liens de sang entre les orphelins et leurs frères issus du mariage entre leur père et leur tante.

Après le mariage de la fille, sa famille utilise les biens matériels et financiers donnés par le gendre. S’il arrive que la concernée meurt, la famille de la défunte est censée rembourser une partie de la dot conformément aux exigences de la coutume ou donner l’une de ses sœurs réputée libre de tout engagement pour remplacer la défunte. Tout se négocie dans le cadre d’un rituel conforme aux us et coutumes. Si l’homme n’avait pas versé de dot du vivant de sa femme, il sera assujetti au paiement d’amendes en guise de réparation.

Joël Omatoko Ekoko (30 ans ), une tetela de son état, raconte son expérience, non sans émotion. Après le décès de sa sœur, elle devrait prendre la relève en convolant avec celui qu’elle considérait comme son beau-frère. Pour ce dernier, elle était
la seule qui pouvait élever les enfants laissés par sa défunte épouse.  » Une partie de moi savait ce qui se passait mais l’autre refusait d’admettre la demande de mon beau-frère. J’étais dans un dilemme, suivre la religion ou se conformer à la coutume. J’ai appris depuis toute petite à donner la priorité à la logique de la famille au détriment de mes émotions. Malgré les peurs générées dans mon entourage par la réputation d’avoir une relation considérée comme incestueuse, je me suis finalement mise ensemble avec le veuf et, aujourd’hui, nous avons fait deux enfants, plus les trois autres qu’il a eus avec ma sœur », a-t-elle confié.

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