Santé

Dr Jesse Basumba Mimi :  Une décennie dans la gestion des urgences

Médecin urgentiste de formation, Jesse Basumba Mimi s’est imposée au fil des années dans son domaine de prédilection et continue toujours sur la même lancée. Véritable femme leader,  elle est tour à tour, et ce, quotidiennement, dans la riposte contre les épidémies, dans la gestion des urgences et autres événements de santé publique en République Démocratique du Congo. Pour dire que le Docteur Jesse Basumba Mimi est entre science, engagement et humanité. Ce portrait -interview détaille tout sur elle.

Pour elle, Ebola n’est pas seulement une affaire de science, mais aussi d’humanité

À chaque flambée épidémique en RDC, son nom revient avec insistance dans les équipes de riposte. Médecin du gouvernement congolais, le Dr Jesse Basumba Mimi  cumule plus de dix ans d’expérience dans la gestion des urgences médicales hospitalières, souvent lors des explosions des casernes, des éboulements, des éruptions volcaniques, des accidents de trafics routiers et des épidémies ou autres événements de santé publique.

Sans oublier les couvertures médicales des événements ou médicalisation événementielle ainsi que les consultations humanitaires des populations défavorisées sans aucune accessiblité des soins de santé de qualité.

Femme de terrain, elle a travaillé dans les  zones reculées du pays, au plus près des malades, des familles et des communautés endeuillées, meurtries ou vulnérables. Pour Jesse Basumba, la lutte contre Ebola n’est pas seulement une affaire de science, mais aussi d’humanité.

« Travailler dans les urgences, c’est accepter d’aller là où les autres hésitent, a-t-elle confié. Mais c’est aussi être témoin d’une immense résilience humaine. »

Comprendre  cet  ennemi  invisible  qu’est Ebola

L’histoire de la maladie à virus Ebola, le Dr Basumba la raconte avec une précision pédagogique. « C’est une infection rare, grave et souvent mortelle. » Selon elle, trois virus en sont responsables : Zaïre, Soudan et Bundibugyo. Identifié pour la première fois en 1976 à Yambuku, dans l’ex-province de l’Équateur au nord de la RDC, le virus tire son nom de la rivière Ebola.

Ce qui le rend redoutable, a renseigné le Dr Jesse Basumba, c’est son taux de létalité : en moyenne 50 %, mais pouvant grimper jusqu’à 90 % selon les flambées. « Le facteur décisif reste la rapidité de la prise en charge. Un soutien médical précoce, une réhydratation et un traitement des symptômes sauvent des vies. »

Et d’ajouter que les signes de la maladie sont trompeurs. « Au début, cela ressemble à une grippe : fièvre, fatigue, maux de tête, douleurs musculaires. Puis, apparaissent  vomissements, diarrhées, douleurs abdominales. Les hémorragies, souvent redoutées par le grand public, ne surviennent qu’à un stade avancé et ne touchent pas tous les patients. »

Nécessité d’une riposte outillée

Le Dr Jesse Basumba pense que si Ebola a longtemps semé la terreur, les progrès récents apportent néanmoins une lueur d’espoir : « Aujourd’hui, nous avons des vaccins.  Ervebo, utilisé en riposte rapide, et Zabdeno/Mvabea, destiné à la prévention des soignants et intervenants en première  ligne. »

En l’absence de remède universel, note-t-elle, ce sont les soins de soutien, hydratation, nutrition, traitement de la douleur  qui augmentent les chances de survie. Mais la lutte repose sur une stratégie globale : isolement des malades, surveillance des contacts, enterrements dignes et sécurisés dits EDS, vaccination, laboratoires performants pas nécéssairement high-tech, communication de risque et surtout, engagement communautaire. « L’adhésion des communautés est cruciale. Sans elles, aucune riposte n’est possible car un adage dit : Tout ce qui se fait sans moi se fait contre moi», a-t-elle précisé.

Dignité et respect aux survivants

Au-delà des chiffres, il y a les visages de ceux qui survivent à l’épreuve : « Les personnes guéries ne sont plus infectieuses, mais elles peuvent souffrir de séquelles physiques et psychologiques », explique la médecin.

D’où, le suivi médical, l’accompagnement psychosocial, le soutien mental et le dépistage du liquide séminal de l’homme dont le sperme dans lequel le virus peut persister durant plusieurs mois, sont essentiels.

Pour le Dr Basumba, la stigmatisation est tout à fait inacceptable : « Ces survivants méritent un grand respect et dignité, car ils sont la preuve vivante que la maladie peut être surmontée bien que non éradiquée à l’instant. » 

Une femme au cœur du combat

Le milieu est souvent dominé par les hommes. Fort heureusement dans la partie 3 du Protocole de la SADC sur le genre et le développement, il est fixé un certain nombre d’exigences à satisfaire par les états membres dont la RDC, pour éliminer les violences basées sur le genre à tous les niveaux.  

À savoir que le Dr Jesse Basumba s’est imposée ainsi par sa rigueur scientifique et son sens de l’écoute en mettant de côté ses atouts physiques pour lesquelles elle est souvent indexée, rendant d’ailleurs pour cela grâce à Dieu.

Fière d’être africaine et bantou, Jesse Basumba Mimi incarne une génération de femmes médecins engagées en première ligne.

Elle défend une approche humaine où la technique se conjugue avec l’empathie: « Être médecin, c’est aussi tendre l’oreille, apaiser les peurs et redonner confiance », indique-t-elle avec conviction.

« Ebola n’est pas une fatalité »

Alors que la RDC fait face à sa 16ᵉ flambée d’Ebola, son message reste clair : l’épidémie peut être contenue. « La maladie à virus Ebola est redoutable, mais elle n’est pas une fatalité. Si chacun fait sa part, du patient qui consulte tôt au soignant qui applique les mesures de prévention, en passant par la communauté qui s’engage, nous pouvons briser la chaîne de transmission et mettre fin aux flambées. »

Un message d’espoir qui résume le combat d’une femme médecin engagée : transformer la peur en action, et rappeler que face à Ebola, la solidarité est l’arme la plus puissante.

Parcours d’une femme médecin qui est toujours au front

Sa formation est dense. Médecin diplômé, inscrite au Conseil National de l’Ordre des Médecins et fonctionnaire de l’État congolais depuis 2010, Jesse Basumba Mimi revêt plusieurs spécialités en :

  • Gestion clinique des urgences médicales (Pré-hospitalières et hospitalières) ;
  • Gestion clinique des diverses épidémies (Mpox, COVID-19, MVE, choléra, rougeole, fièvre jaune et autres événements de santé publique : Préparation, surveillance intégrée des maladies & riposte (SIMR)  ;
  • Gestion clinique des catastrophes et humanitaires :
  • Réduction des risques et prévention des catastrophes ;
  •  Gestion de la prévention et contrôle des infections (PCI) ;
  • Gestion de projets dans l’élaboration, le suivi-évaluation et la coordination avec des partenaires institutionnels.

Elle a un grand Intérêt pour la médecine préventive, curative et la recherche biomédicale.

Son expérience est inégalable.

Plusieurs fois au cœur des zones à haut risque sanitaire, notamment lors des flambées des épidémies telles Ebola, choléra, Mpox, Covid-19, fièvre jaune et rougeole. Le Dr Jesse Basumba ne cesse d’affermir son expertise en gestion des urgences médicales, épidémies, catastrophes humanitaires, prévention et contrôle des infections, ainsi qu’en gestion de projets et coordination avec les partenaires institutionnels tant stratégique et qu’ opérationnel, car en médecine on apprend chaque jour, avance-t-elle.

Elle assume plusieurs fonctions .

Médecin au sein du gouvernement congolais et Chef de Division plus explicitement auProgramme National des Urgences et Action Humanitaire (PNUAH ) pendant plus de 10 ans. C’est là où elle a forgé son performant bagage. Elle participe activement aux équipes de riposte du Ministère de la Santé publique, hygiène et prévention en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Conseillère technique incontestable de ce premier.

Ses engagements sont multiples.

Défenseure des droits de l’accessibilité au soins de santé de qualité de l’homme en générale mais particulièrement celle de la femme et de l’enfant, des survivants d’Ebola et autres situations sanitaires ainsi qu’humanitaire.

En plus d’être une fervente défenseure de la promotion et prévention de la santé, Jesse Basumba est une femme très motivée qui contribue aux missions de l’OMS en matière de santé mondiale. Promotrice d’une approche humaine de la médecine d’urgence et humanitaire, elle milite pour une meilleure préparation des communautés face aux épidémies.

Rappelons que la médecine est un travail d’équipe dont le patient en fait partie intégrante. Sa vision est tout aussi claire : « Une science qui fédère les communautés, sauve des vies et redonne de l’espoir avec l’appui divin sans lequel rien est sûr. »

Victoria Ndaka

 

L'auteur

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