Lors de l’audition du Ministre de l’Industrie et Développement des Petites et Moyennes Entreprises, Louis Watum Kabamba, au début du mois de juin 2025, la Députée nationale Pepito Kilala, élue de la circonscription de la Funa, a pris la parole avec fermeté et sans langue de bois pour aborder des questions cruciales relatives à la politique sociale de son ministère.
L’honorable Pépito Kilala a, par l’occasion, exprimé ses vives préoccupations sur l’employabilité des jeunes congolais, en particulier, les plus vulnérables.
Elle voulait à cet effet voir clair au sujet des mesures mises en place par le ministre Louis Watum pour la réinsertion sociale de ces jeunes dont certains sont en rupture avec leurs familles, vivant au finish dans la rue et d’autres impliqués dans des activités réprimées par la loi.
« Quelle politique avez-vous mise en place pour réinsérer socialement les jeunes en situation de rue ou impliqués dans le banditisme ? », a-t-elle demandé au ministre Louis Watum.
L’élue de la Funa a également questionné le ministre Watum sur le financement accessible pour les entrepreneurs locaux, soulignant les difficultés rencontrées par les congolais ordinaires dans l’accès aux ressources financières.
« Pouvez-vous garantir qu’un congolais ordinaire, fabricant par exemple des briques, peut effectivement bénéficier d’un financement du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI,ndlr) ? », a-t-elle insisté auprès du numéro 1 de l’industrie.
L’Industrialisation sans Inclusion : Une Trahison

En abordant le point sur la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes en RDC, la Députée Pépito Kilala a affirmé que l’industrialisation sans inclusion constitue une trahison.
Elle a critiqué vertement le fait que les projets étatiques soient perçus comme un rêve inaccessible par les commerçants, entrepreneurs et autres artisans congolais.
« Les commerçants, artisans et créateurs congolais perçoivent les projets étatiques comme un mirage lointain », a-t-elle déclaré.
Dénonçant sans langue de bois, le contraste entre les millions dépensés par le gouvernement et la réalité vécue par les jeunes congolais.
« Quand nos enfants mendient 100$, vous jetez des millions dans la rue », a déploré l’honorable Pépito Kilala. Et sa critique s’est étendue au niveau de la promotion des produits étrangers au détriment des produits fabriqués localement.
« Quand est-ce que le congolais pourra consommer un jus de fruits naturels du pays ? ».
Appel à une Réforme structurelle
En définitive, la Députée Pepito Kilala a plaidé pour une attention accrue envers les petites structures économiques, indiquant que c’est par elles que commence le relèvement de l’économie nationale comme c’est le cas dans d’autres pays où des stratégies sont mises en place pour intégrer les jeunes dans le tissu économique à travers des formations pratiques et des subventions.
Une autre préoccupation majeure a été soulevée par l’ancienne bourgmestre de la Commune de Kinshasa, notamment, la concurrence étrangère qui pénalise les entrepreneurs locaux.
Elle a mentionné le fait que certains commerçants étrangers se sont désormais, lancés dans la vente en détails, créant ainsi une rivalité directe avec leurs homologues congolais : « Vous avez introduit des concurrents indo-pakistanais qui, à présent, font du commerce en détails », a fait savoir Pépito Kilala.
De ce qui précède, il faut relever que l’interpellation du Ministre Louis Watum par la Députée nationale Pepito Kilala, souligne l’urgence existentielle autour de l’employabilité des jeunes en RDC et de l’accès au financement pour les entrepreneurs locaux.
Elle constitue un appel vibrant à une industrialisation inclusive et au bannissement des inégalités ou injustices entre les projets étatiques et la réalité quotidienne des congolais moyens.
Un plaidoyer à juste titre pour aboutir à une réforme structurelle et à la mise en place des politiques qui soutiennent les initiatives locales, garantissant un avenir meilleur pour les générations futures.
Thérèse Bukasa