Entrepreneuriat

LES COACHS DES RÉSEAUX SOCIAUX : Miroitage sans expérience.

Récit de Julie NSUELE MANIKA

Je suivais ce matin un coach de tiktok qui parlait de 10 investissements très rentable en RDC pour les congolais : nous traitant, nous congolais : des « paresseux « . Ah bon !

J’ai écouté quand-même les 8 minutes de sa présentation «  coaching « .

Pour avoir expérimenté plus de la moitié de ses propositions. 

Je partage ici mon point de vue. Ce sera un récit des 6 secteurs que j’ai expérimenté personnellement. Pour ne pas être trop long, je vais le cinder en 06 articles.

Tout d’abord, c’est bien beau de miroiter les investissements rentables en RDC, en restant assis dans un quatre murs pendant l’hiver glacial à plus de 7.000 kilomètres des réalités de la RDC.

PARTIE 1 : L’IMMOBILIER

Je concède, C’est une épargne sûre et sécurisée, mais non un investissement rentable. Dans tout le cas, pas avant 10ans. J’explique…

A) L’aspect financier

Le prix de terrain varie en fonction de milieu, mais le coût de la construction reste le même.

Je parle de Kinshasa…

Vers le centre ville le m² d’un terrain coûte en moyenne 1200$ et dans les périphéries presque 500$ le m². Pour des constructions au standard moderne, le prix moyen /m² est de 700$ minimum. Peu importe le milieu.

Cependant le loyer mensuel vers le centre ville est autour de 15$/m² et en périphéries 3$/m². Je vous laisse faire les calculs sur coût d’investissement immobilier, amorti par les revenus locatifs annuel. Le retour sur investissement : pas avant 10ans. Pensez peut-être à construire et revendre juste après. Mais pour quel pouvoir d’achat ?

b) le crédit immobilier

Depuis quelques années, le secteur bancaire congolais en plein essor, promeut les investissements immobiliers, grâce au crédit immobilier amortissable entre 3 et 10ans. Il y’a 2 possibilités :

– Pour les salariés : le nantissement du décompte final, une quotité cessible de 30% de salaire, un revenu additionnel de +/- 30%, puis encore le nantissement du certificat d’enregistrement, jusqu’à l’apurement du crédit.

– Pour les non-salariés : c’est encore pénible : nantir le certificat d’enregistrement, qui a une validité minimum de 02 ans pour être «  non-attaquable » le bien garanti doit avoir une valeur supérieure à 150% du montant prêté ; soit apporter une caution morale qui couvre plus de 50% du risque, mais encore le taux d’intérêt estimé entre 15 et 30% l’an ; le temps de traitement du dossier qui peut prendre entre 6 et 12 mois, les frais d’études, d’expertise, du notaire, de mise en place du crédit, de décaissement, frais de retrait régulier qui peuvent avoisiner 5 à 10%,…

Construire avec le crédit, oui, c’est possible. Mais il ne faut pas mettre les organes.

Outre la partie financière, l’aspect juridique est non négligeable.

c) le Conflit foncier

 « il semblerait que les conflits fonciers soient au top des procès juridiques en RDC, avant les divorces ».

Entre mal acheter, escroqueries et manigances des tiers, construction anarchique, … il faut avoir des nerfs solides et une vie de prière soutenue. Attention aux Cardios… pour rires.

À titre d’exemple personnel  ( il y a quelques années, je me suis retrouvée dans un conflit foncier sans tête ni queu immobilier au centre-ville.

Un beau matin, je reçois un avis de déguerpissement. Alors que je suis propriétaire depuis plusieurs années. Je rappelle ici que j’avais une fiche parcellaire du quartier, ensuite un contrat (2ans), puis un certificat d’enregistrement de plus de 3 ans. Le terrain était non bâti à l’achat, je l’ai construit sous le regard des voisins pendant quelques années, puis j’ai aménagé. Un beau jour,  certain monsieur X  prétend être le proprio de l’immeuble. Il s’emmene avec un avis de déguerpissement accompagné des policiers, avec un jugement par défaut, un avis de non appel,… alors que même dans mes rêves ou cauchemars,  je n’avais jamais vu une convocation ou assignation pour un conflit parcellaire.

J’ai fait une pique de tension qui a failli m’emporter. Dieu merci, j’ai survécu…

Je me lance alors dans un long procès juridiques qui va me coûter des dizaines des milliers de dollars américains, alors que l’escroc (un nécessiteux) appuyé par un « certain homme fort de l’époque » et soutenu par des « agents de l’état corrompu du parquet »… BREF,  j’ai obtenu gain de cause après quelques années de procès).  Je ferme la parenthèse

Mon cas n’est pas isolé, beaucoup des personnes y ont perdu la vie, certaines ont perdu leurs investissements, d’autres démotivé et à court des ressources, ont été injustement sacrifié.

d) Les Tracasseries des agents de l’état

Entre les services de l’urbanisme, habitats, affaires foncière, la commune, le parquet,… il faut avoir les nerfs solides. Mon avocat a répondu à une dizaine des convocations pour présentation des documents,  lorsque vous êtes en ordre,  on vous cherche des noisettes. Mon expérience personnelle : outre les documents cadastraux, j’ai payé : l’autorisation de bâtir, l’autorisation d’entreposage,  l’autorisation de démolition,  l’autorisation de construction de mur de clôture, l’étude du sol, l’assurance chantier, attestation de conformité du plan,…. Bien qu’avec tout ça,  je recevais toujours des convocations. Triste.  J’en avais tellement marre,  qu’à la dernière convocation, je me suis présenté personnellement, j’ai enregistré nos conversations et j’ai porté plainte contre l’OPJ en question le même jour, dans son propre bureau,  auprès de son collègue. Ce n’est que comme ça, que j’avais obtenu la paix.

E) La Gestion des locataires

Après avoir fini la construction, tu espère jouir de ton investissement.

À côté des Tracasseries des agents de la commune, la DGRK, l’environnement, l’habitat, la DGI… Hélas, bienvenue les impaiements, les explications sur les retards, la compassion, la négligence des locataires, l’épuisement des garantir, la guerre pour libérer la maison, …

À côté de tout ce tableau peint, l’immobilier demeure un investissement sûr, au mieux un actif sécurisé qui prends de la valeur dans le temps.

L’immobilier c’est comme la drogue : une fois que tu te lance,  c’est difficile d’y renoncer. Une première fois, jamais deux sans trois, puis c’est parti.

Femme d’Afrique Magazine

 

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1 Comment

  1. Waou une analyse très pertinente. J’aime! Nous avons besoin de ces genres d’analyse pour bien orienter ceux qui souhaite se lancer dans ce business.

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