Les femmes africaines éprouvent encore des difficultés pour trouver leur place et améliorer leurs conditions sociales face aux multiples obstacles érigés à leur encontre. En effet, la société traditionnelle a créé des barrières qui maintiennent aujourd’hui la femme dans un état de subordination. A cela, s’ajoutent le poids de la religion, le déficit dû au manque d’éducation et la pesanteur socio-économique. Il s’agit là de quelques raisons qui justifient l’immobilisme de la femme contrainte à faire du surplace dans une société pourtant dynamique où son apport est plus qu’inéluctable.
C’est, en tout cas, ce que pense Me Tshoma Numbe Grâce, un des panelistes du Forum international de la femme africaine. Beaucoup de pays africains ont, depuis plusieurs années, tenté d’élaborer plusieurs droits modernes, moins inégalitaires que les règles hérités de la période coloniale. Mais les principes et pratiques discriminatoires persistent encore dans plusieurs législations africaines, fait remarquer Me Tshoma.
Dans certains de nos pays africains, dit-elle, « les femmes sont freinées dans leurs désirs d’investir dans la création des entreprises. Et d’ajouter : « Elles ont des difficultés à accéder aux crédits. Celles qui sont mariées ne peuvent pas emprunter de l’argent en leur nom propre et les célibataires, pour certains pays, doivent solliciter un collatéral homme pour produire de garantie à leur place », a-t-elle renchérit.
Me Grâce Tshoma a, par ailleurs, révélé une problématique de taille. Malgré plusieurs lois promulguées et ratifiées en Afrique en faveur de la femme, celle-ci continue d’évoluer toujours au pas de tortue, regrette-t-elle. La persistance de cette situation, pense-t-elle, est due au manque de compréhension des notions de droits humains et de la connaissance des lois qui protègent l’épanouissement de la gent féminine.
« Nous avons la notion de droit des femmes, mais le droit de la femme, d’une manière particulière, est classé dans le droit catégoriel. Cela veut dire que la personne qui rentre de cette catégorie fait l’objet de la discrimination et d’inégalité dans la jouissance de ses droits. Si nous devons parler des femmes seulement, on parlera des droits liés à la maternité qui sont : le droit d’exercer un contrôle sur sa fécondité lequel se retrouve dans le protocole de Maputo ; le droit de surveiller les heures d’allaitement ; le droit de congé de maternité qui, aujourd’hui, est devenu un congé parental », a-t-elle dit.
Me Grâce Tshoma
Selon Me Grâce, le bilan à ce jour, reste précaire en Afrique concernant l’autonomisation de la femme. Et de prendre pour exemple, le Cameroun, où la femme peut exercer sans l’autorisation préalable de son mari, mais, ce dernier a le droit de s’y opposer, si son salaire n’est pas supérieur aux dépenses occasionnées par son absence au foyer. En Swaziland, la situation est encore plus grave.
L’assujettissement des femmes a conduit le Législateur à fixer l’âge de la majorité à 21 ans. Au Kenya, diverses lois ont été promulguées depuis 1970. La femme a le droit d’être propriétaire de son compte, sauf si son mari s’y oppose. Le compte constitué en banque par une femme pour créer son petit commerce peut lui être confisqué par son mari.
En Côte d’Ivoire, la liberté de gestion des biens n’est pas reconnue à la femme de façon générale ; seules les commerçantes ont le droit d’administrer des biens acquis à l’exercice de leur profession.
Enfin, dans les pays comme la Guinée, Somalie, Djibouti, Egypte et Erythrée, la mutilation féminine est devenue la règle. Une pratique aujourd’hui internationalisée à l’image des pays musulmans où le droit de la femme est loin d’être respecté, a conclu Me Grâce Tshoma.
1 Comment
Bien dit Me Grâce Tshoma. Aujourd’hui dans le monde entier, surtout dans notre continent : Afrique, la Femme n’a pas encore sa dignité à deux mains. Elle plus marginalisée que l’homme. Je pense que cela doit être éradiqué dès les bas-âge au niveau de la femme. Les parents doivent éduquer leurs enfants : homme et femme avec les mêmes obligations selon leur différences. Mais tous deux ont droit à l’éducation sociale, surtout à l’école. Toutefois, je pense aussi que la femme doit, avant tout, elle-même, chercher son épanouissement. La femme doit travailler et montrer de quoi elle est capable. Les discours ne suffisent pas. Elle doit aussi contribuer. Malheureusement, le constant aujourd’hui c’est que la femme elle-même veut d’une manière ou d’une autre, rester indépendante de l’homme. Sont peu nombreuse les femmes qui ont compris qu’il faut travailler. Beaucoup sont toujours derrière les hommes pour »mendier », pour prendre tout chez l’homme sans contribuer. Merci Me Grâce Tshoma pour votre courage. Que Dieu vous aide à bien accomplir votre mission mission qui est celle de faire prendre conscience aux femmes africaines leurs contribution si pertinentes que nos sociétés africaines attendent pour leur développement integral. Je suis étudiant en Philosophie. La problématique de la dignité de la Femme m’intéresse aussi beaucoup.