Jeune dame, la trentaine révolue, Lucrèce Ehako est une brave femme qui a choisi par passion d’exercer un métier d’homme: l’électricité. Mariée et mère, l’exercice de sa fonction n’est pas toujours facile à concilier avec la gestion de son foyer, mais elle s’organise si bien qu’elle s’en sort.
Pourquoi avez-vous choisi de faire l’électricité qui est un métier d’homme?
J’ai choisi de faire l’électricité par passion. Depuis mon enfance je m’amusais à démonter les installations électriques du bâtiment de mon père et, aussi, je cherchais à comprendre le câblage des différents circuits de même que des installations électriques.
Cela vous fait combien d’années dans votre métier?
J’ai commencé très jeune avec ce métier. Cela me fait donc bientôt dix-neuf ans de carrière.
Vous formez des hommes en électricité. Est-ce facile ?
Je peux vous assurer que ce n’est pas facile pour moi de former des hommes dans ce métier qui est à priori le leur. Mais avec des formations en coaching et les conseils de mes aînés, je m’en sors plus ou moins bien.
Avec ce métier, vous arrive-t-il de dormir au boulot? Si oui comment gérez-vous cela avec votre foyer?
Bien sûr qu’il m’arrive de dormir au boulot puisque dans mon service, nous avons des tours de garde. Il m’arrive de dormir deux fois par semaine au boulot. J’ai également deux jours de repos. Et je travaille sept heures par jour. Pour mon foyer, je m’organise au mieux pour que mon boulot ne soit pas un handicap pour ma famille. J’ai aussi créé parallèlement ma propre entreprise spécialisée dans les bâtiments et travaux publics (BTP), mais qui est en déclin en ce moment par manque de moyens. Je suis donc à la recherche de financement pour me relancer.
Vous enseignez aussi l’électricité. Parlez-nous un peu de cette expérience.
Oui, j’enseigne aussi l’électricité dans des lycées et collèges au Bénin. Cela m’aide à combler mes heures creuses du boulot.
Quels sont vos sentiments en tant que femme exerçant un métier d’homme?
Je me sens très à l’aise dans mon métier en tant que femme et même face aux hommes qui font les mêmes métiers que moi, je ne suis pas complexée.
Parlez-nous des risques que vous encourrez dans l’exercice de votre métier…
Dans ce métier, il y a un risque énorme d’électrocution et les cours-circuits. Mais Dieu me porte et m’en préserve.
Votre mot de la fin…
Merci pour cette interview. Je lance un appel à toute personne capable de m’aider à avoir un financement pour mon entreprise de me venir en aide.
Propos recueillis par Fidélia A. AHANDESSI