Quelques semaines déjà se sont écoulées depuis que la monnaie locale, le Franc congolais s’est apprécié face au Dollar américain, passant de 2.800 FC pour 1 $ à 2.160 FC actuellement. Une situation qui a suscité plusieurs interrogations dans le chef des vendeurs au niveau de différents marchés de Kinshasa.
C’est le moment aussi de constater l’imposition à petits pas du Franc congolais face au Dollar américain dans toutes les transactions économiques. Les prix à la consommation, dans certains cas, restent encore élevés et les opinions sont partagées entre les opérateurs économiques et autres petits commerçants, quand les uns achètent encore en Dollar et d’autres revendent en Franc congolais ou d’autres achètent et revendent en Franc congolais.
Pas d’impact sur certains produits sur le marché

Lopez et Adrienne, respectivement vendeuses des régimes de bananes plantains et de la farine de manioc ou fufu au marché de Matete, ont indiqué clairement que la dépréciation du Dollar n’a pas impacté sur leur commerce d’autant plus qu’elles le font déjà en Franc congolais.
« La baisse du dollar américain n’a pas vraiment eu d’impact dans mon commerce, je continue à vendre paisiblement mes régimes de bananes plantains dont le prix reste intact, nous avons des régimes à 15.000, 20.000, 30.000 voire 50.000 FC tout dépend de la qualité des bananes. Mais ici le soucis est que depuis la dépréciation du dollar, nous avons beaucoup d’invendus. Une femme qui avait 28.000 FC, passe à 21.600 FC, 6.400 FC de moins dans le programme du marché représente beaucoup, on arrive plus à bien vendre » , fait savoir la commerçante Lopez.
Même son de cloche du côté de la vendeuse Adrienne qui a expliqué que le prix du sac de fufu n’a pas bougé d’un pouce.
« Le sac de fufu est toujours à 210.000 FC, nous observons encore, mais mon soucis demeure sur le tarif de transport qui malgré la baisse du dollar reste élevé. Que le gouvernement essaie de voir cette question « , a ajouté Adrienne.
Cependant, si pour les unes les ventes tiennent encore, pour d’autres elles piétinent, comme l’a souligné Thérèse Amisi.
« J’ai acheté mes sacs de semoule à 59.000 FC alors que le taux était à 28.000 FC pour 10$, maintenant qu’il y a eu baisse, je me retrouve avec une marchandise que je peine à vendre, ça me fait mal et pour récupérer même un peu, je suis dans l’obligation de réajuster mes prix, sinon ça va être difficile » , s’est-elle plaint.
Une légère modification des prix a été constaté sur terrain

Dans certains etalages aux marchés de Matete et de Ngaba, les prix de quelques produits ont connu légèrement une modification à l’image du sachet de sucre qui était à 18.500 FC et revient actuellement à 17.000 FC. L’huile dont la bouteille de coca se vendait à 2.000 FC se négocie maintenant à 1.500 FC, le carton de poisson salé qui revenait à 210.000 FC, se vend à 170.000 FC, le prix des cuisses de poulet qui avait grimpé jusqu’à 11.000 FC le kg, est redescendu à 7.000 FC.
Par ailleurs, l’une des inquiétudes de la population reste les tarifs de transport en commun qui malgré, l’appréciation du Franc congolais, les chauffeurs de bus, taxis et les motos-taximan continuent à conserver leurs prix initiaux. Notons tout de même qu’à la pompe, il y a eu baisse du prix du Super. 1L d’essence qui se vendait à 2.990 FC, revient actuellement à 2.690 FC.
Signalons quand même que cette appréciation du Franc congolais, a témoigné clairement de l’engagement de la Banque Centrale du Congo, à soutenir le marché local, à renforcer la confiance en la monnaie locale et à protéger le pouvoir d’achat des ménages. Sauf que des efforts sont encore à fournir ensemble avec le gouvernement pour que la stabilité au niveau du marché de change et des prix des denrées, soit réellement retrouvée sans connaître aucun yoyo.
Maria Maba




