Le Nord-Kivu, autant que tout l’Est de la République démocratique du Congo, a bien plus de potentiel que l’exploitation de minerais. La chocolaterie Lowa constitue un bel exemple de la diversité de produits vivriers que le sol congolais peut gratifier l’humanité.
Produit dans une région mouvementée où l’insécurité tient d’un rituel quasi quotidien, le Chocolat Lowa s’inscrit dans une dynamique du renouveau qui met l’emphase sur ce que la province recèle de mieux et de croustillant. Ce « chocolat 100% bio » fait à base de cacao produit dans le territoire de Walikale révèle le génie créateur congolais aujourd’hui incarné par une génération d’entrepreneurs bien conscients de s‘aventurer dans un secteur en friche.
Fils du terroir, Alexis Kalinda Salumu (73 ans), est au cœur de ce qui a tout l’air d’un pari risqué. Passionné du chocolat, il a passé des années de recherche sur le cacao dans des plantations jadis abandonnées suite aux conflits armés. C’est sous son impulsion que la communauté locale a fini par intégrer le cacao dans l’échelle de ses priorités, convaincue de ce que son commerce peut générer comme dividendes. A la tête d’une coopérative, Alexis Kalinda s’est résolu de sensibiliser sur l’utilité du cacao. Cette action courageuse influença plusieurs jeunes enrôlés dans des groupes armés dont beaucoup ont gagné les plantations d’où ils tirent sereinement profit de leur production.
La chocolaterie Lowa, très prisée par les « Gomatraciens », est faite de manière artisanale, par manque d’équipements susceptibles de maximiser la production. Qu’à cela ne tienne. Les saveurs exquises et particulières que dégage ce produit made in DRC, notamment du Gingembre, lui vaut plusieurs sollicitations à travers le monde. De quoi responsabiliser davantage ceux qui en assurent la production afin de prévenir toute rupture de stocks.
« Ce pays a beaucoup de positif à offrir », susurrait, il y a peu, un quidam après avoir dégusté Lowa dans un restaurant de la place, Crepolia, Spécialiste de la Crêpe. Sentiment partagé par de nombreux congolais et étrangers qui, à l’unisson, plaident pour le développement de la filière cacao en RDC, mais aussi, pour un meilleur encadrement des producteurs locaux, de sorte à appâter les négociants et autres industriels mondiaux du chocolat.