Le Palais des congrès de Yaoundé abrite du 24 juin au 8 juillet 2025, le salon de l’immobilier et du bois. Un événement rendu à sa 8ème édition, et vise à promouvoir le savoir-faire local, à renforcer les compétences des artisans et à stimuler le développement d’une industrie du mobilier compétitive.
C’est une initiative originale qui a germée de l’esprit d’une femme aux aspirations multidimensionnelles, Hélène Mapoko Engohe, puisque c’est d’elle qu’il s’agit.
Elle est la promotrice du Salon du Bois et du Mobilier « Made in Cameroon’’, arborant également la casquette de la Présidente de l’Association « Artisan au Féminin », qui organise ledit événement.

Hélène Mapoko Engohe, dispose d’une expérience de plus de 20 ans dans les métiers du bois et dirige une menuiserie qui a remporté plusieurs prix dans des salons au Cameroun.
Ce salon met en avant les acteurs du secteur bois et du mobilier, visant à promouvoir le bois d’origine légale et les produits forestiers non ligneux. Cette foire d’exposition, est également une plateforme pour valoriser les nombreuses opportunités de transformation du bois, notamment pour les jeunes intéressés par les métiers du bois.
De ce fait, les exposants présentent différentes essences de bois, dont certaines sont particulièrement mises en valeur, comme le bois blanc, l’Iroko, le Sapeli et le Bibolo.

Il faut noter que le salon propose également des formations gratuites pour les jeunes et les personnes intéressées par la reconversion professionnelle. Les artisans présents offrent une large gamme de produits, allant des objets d’art décoratif aux ustensiles de cuisine, en passant par les meubles.
Ces artisans locaux proposent également des meubles en bois massif de qualité, solides et à des coûts abordables, tandis que les produits importés, souvent faits de sciure de bois compactée, sont plus fragiles et plus coûteux.
Interrogée par Femme d’Afrique Magazine, sur ses motivations d’embrasser le secteur Bois habituellement consacré aux hommes, Hélène Mapoko s’est livrée avec aisance sur ses intentions liées à cette décision :
» J’ai décidé de créer mon association pour aider les jeunes talents à se faire connaître et pour promouvoir la place des femmes dans les métiers du bois. Cependant, malgré les formations gratuites offertes dans mon atelier, aucune femme n’avait rejoint le métier. J’ai donc décidé de mettre sur pied un centre de formation pour les femmes dans les métiers du bois. »

Signalons en plus que l’Association de Hélène Mapoko, initialement dédiée aux femmes, a décidé de s’ouvrir au sexe masculin, mais aussi à des personnes aux conditions précaires.
« Aujourd’hui, mon association accueille non seulement des femmes, mais aussi des jeunes et des personnes vulnérables, telles que des non-voyants, des malvoyants et des autistes. En bref, le salon du bois et du mobilier « Made in Cameroun » a été créé pour donner un espace à ces personnes pour présenter leurs réalisations et échanger avec d’autres professionnels du secteur « , a fait savoir Hélène Mapoko.
Parmi les exposants, deux artisans camerounais, captivent l’attention des visiteurs. Il s’agit de Gabriel Tegnoto et Vanille Dongo.

Ces artisans ont réussi à faire du bois un levier de développement. Oui, Gabriel Tegnoto est connu pour sa précision et son génie sans bruit, créant des pièces uniques en bois qui sont exposées dans des musées en Europe et en Afrique.
Il emploie plus de 40 personnes dans son atelier et a développé une technique de fabrication qui lui permet de créer des objets d’art de grande valeur.
Vanille Dongo, quant à lui, est un entrepreneur qui a su allier tradition et modernité en utilisant des machines fabriquées localement pour produire des portes, des lavabos en bois et du mobilier d’intérieur. Son entreprise forme également des jeunes pour bâtir un héritage vivant.
Rappelons que malgré les prescriptions en vigueur, seulement 20% des engagements de l’état sont appliqués selon les données de l’Institut National de la Statistique.
Il est nécessaire de renforcer le contrôle pour sauver le bois « made in Cameroun » et garantir la traçabilité et la légalité du bois utilisé dans les projets publics.
Ainsi, les rideaux se referment le 8 juillet 2025, et ledit Salon reprendra droit de cité en 2026, à Douala capitale économique du Cameroun.
François ESSOMBA à Yaoundé