Le cadre permanent de Concertation congolaise ( CAFCO ) a organisé ce vendredi 18 avril 2025 à Kinshasa au cercle Elaïs un atelier de plaidoyer visant à intégrer la médiation des conflits électoraux dans la loi électorale lors de sa prochaine révision. Face à la récurrence des tensions qui frappent les élections en République Démocratique du Congo, cette initiative a rassemblé divers acteurs du domaine électoral, incluant des représentants de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), de la Commission d’Intégrité et de Médiation Électorale (CIME), ainsi que des organisations de la société civile telles que le Réseau d’Éducation Civique (RECIC) et Agir pour les Élections Transparentes et Apaisées (AETA).
L’objectif de cet atelier était de susciter une réflexion collective sur les stratégies à adopter pour garantir l’inscription des actions des médiateurs électoraux dans la législation. Cette démarche vise à conférer une base légale à leur travail essentiel de prévention et de résolution des différends avant, pendant et après les scrutins.

Grâce LLULA HAMBA, directrice exécutive du CAFCO, a souligné l’urgence d’une reconnaissance légale pour la médiation des conflits électoraux. Elle a déclaré : « De nombreux acteurs interviennent dans le processus électoral, parmi lesquels figurent des médiateurs et médiatrices qui accomplissent un travail considérable. Ils facilitent le dialogue et cherchent des solutions pacifiques aux différends, mais ils ne bénéficient d’aucune reconnaissance légale ni protection. »
Elle a également mis en avant les défis rencontrés par ces médiateurs sur le terrain. « Souvent, nous leur délivrons des accréditations d’observateurs, ce qui limite leur capacité d’intervention. Un médiateur doit pouvoir interagir et négocier pour résoudre les problèmes sans être mal interprété », a-t-elle ajouté.

Le membre de l’Assemblée plénière de la CENI Fabien BOKO MATONDO, a exprimé l’ouverture de cette institution à cette démarche en affirmant : « La CENI est ici pour participer à cet échange, émettre son avis et explorer les voies à suivre. Ce n’est qu’un début, mais nous sommes convaincus qu’ensemble, nous trouverons la meilleure approche pour satisfaire cette requête. »
Le CAFCO a déjà prouvé l’impact significatif de la médiation sur le terrain. En déployant 143 médiateurs dans 11 provinces (Kinshasa, Matadi, Kenge, Kikwit, Mbandaka, Lubumbashi, Kananga, Mbuji-Mayi, Kindu, Kisangani et Kolwezi), soutenus par une cellule de veille, ils ont couvert les élections générales de décembre 2023 et les législatives réorganisées de novembre-décembre 2024.
Le rapport de médiation du CAFCO publié en mars dernier a révélé l’identification de 377 conflits électoraux dans ces provinces ciblées. Malgré cette ampleur, le taux de résolution a atteint 94,43%, avec 356 conflits résolus. Toutefois, 21 conflits n’ont pas trouvé d’issue.
Cette initiative du CAFCO témoigne d’un engagement fort en faveur d’élections apaisées et transparentes en République Démocratique du Congo.
Thérèse Bukasa