Activisme collectif observé sur des résistances et des luttes féministes que l’on qualifierait cette époque de contemporaine, les mouvements sur la revendication des droits des femmes accentuent de plus en plus le débat dans le monde. Vingt-cinq ans après la conférence mondiale historique de Beijing sur la promotion et l’égalité des femmes, la planète célèbre chaque année la journée internationale des droits des femmes. Que représente-t-elle pour les femmes cette date du 8 mars ? Sans ambages ni circonlocutions, elles en parlent, chacune suivant ses prismes et ses clichés, au propre comme au figuré.
Evelyne Lutumba, couturière et modéliste congolaise de la diaspora (France) :
« C’est une journée d’action, de sensibilisation et de mobilisation. C’est une journée d’action, de sensibilisation et de mobilisation dédiée à la lutte pour les droits des femmes. Réfléchir, échanger, se mobiliser pour l’égalité entre les hommes et les femmes, faire le point sur ce qui a été fait et ce qui reste à faire mais surtout sur cette question de la place des femmes dans la société. C’est aussi l’occasion de mettre en avant les initiatives qui placent les femmes au cœur de la création ainsi que leur participation à la vie sociale, politique et économique ».
Nadine Mabeka, infirmière (RDC)
« C’est une date de revendication contre les inégalités sociales entre l’homme et la femme, non aux violences et aux sexismes, non à la discrimination, non à la promotion canapé… C’est aussi une occasion pour la femme de mettre nos deux pieds sur terre pour réfléchir là où on vient et où l’on va en prônant plus la méritocratie et les valeurs utiles pour contribuer au développement de notre société. La femme a encore le chemin à parcourir ».
Christelle Mukonka, commerçante (Congo-Brazzaville)
« L’on se souvient de toutes ces femmes qui se sont battues pour qu’aujourd’hui le débat soit à la portée de tous. Cette nostalgie, on doit l’en préserver et se l’en approprier comme élément motivateur chaque jour de notre vie sur la terre. Nos revendications doivent être un moyen d’en faire un bon usage et non d’en abuser ».
Ornella Tchiendo, ingénieure sanitaire (Gabon)
« Rien n’est à l’heure de festoyer, notre lutte est au quotidien et intense. Cette date nous permet de faire un point sur les rôles de chacune et de chacun face aux inégalités et aux défis à relever au sein nos sociétés. C’est un moment de prise de conscience ».
Gloria Djuma, journaliste (RDC)
« Cette journée ne se résume pas seulement au port de pagne ni à festoyer dans des bars, moins encore de se livrer dans l’ivresse. C’est plutôt une occasion de mettre en avant les initiatives innovantes, créatrices et constructives pour la participation des femmes à la vie sociale et économique de notre société contemporaine ».
Judith Misenga congolaise de la diaspora, Afrique du Sud
« Cette date nous rappelle à tel point que nous avons encore du chemin à parcourir. Ensemble avec nos partenaires hommes, c’est possible. C’est aussi une journée de méditation sur la place qu’occupe cette femme africaine quelle que soit celle de la diaspora ou résidente dans le continent. L’heure est au bilan et surtout à la quête des solutions à entreprendre pour la participation intégrale et équitable des femmes dans le développement de l’Afrique ».
Noamie Mboba, artiste plasticienne (RDC)
« Nous devons être fières de ce que nous accomplissons et ne pas lâcher prise. Le 8 mars de chaque année, nous devons prendre conscience de ces luttes. Nous devons avoir la connaissance de nos droits et savoir les réclamer. A haute voix et sans honte, dénonçons tout acte incriminé, non à la violence sexuelle et sexiste, non à la discrimination, non à la chosification, non à la promotion et profession canapé, non et non ».