Dans un communiqué de presse signé par son Président, Paul Nsapu Mukulu, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) dit être préoccupée par la situation sécuritaire qui prévaut dans le territoire de Malemba-Nkulu, dans la province du Haut-Lomami.
Cette institution d’appui à la démocratie compte déployer ses enquêteurs dans ledit territoire, afin d’apporter la lumière sur des récentes violences interethniques enregistrées, dans les journées de samedi 11 novembre au lundi 13 novembre 2023, entre les ressortissants de Malemba-Nkulu et la communauté dite Kasaïenne.
» La CNDH va dans les prochains jours, conformément aux dispositions de l’article 6 de la loi organique n°13/11 du 21 mars 2013 portant institution, organisation et fonctionnement de la CNDH, déployer ses enquêteurs sur terrain en vue de documenter toutes les violations des droits de l’homme ayant entouré ces tristes événements « , pouvons-nous lire dans le communiqué de presse.
Le bilan provisoire de ces affrontements fait déjà état de quatre personnes tuées, sept personnes blessées, des femmes violées et plusieurs maisons incendiées.
Au regard des incidents que la CNDH qualifie d’une rare gravité, elle craint qu’ils puissent plonger le pays dans une énième spirale de violences intercommunautaires, à l’instar des conflits entre les communautés Hema et Lendu dans la province de l’Ituri, Teke et Yaka dans le territoire du Kwamouth dans la province de Mai-Ndombe, et Mbole et Lenga à Kisangani dans la province de la Tshopo.
Tout en condamnant ces incidents, la CNDH a appelé la population de Malemba-Nkulu au calme, de ne pas surtout céder aux discours de haine, de xénophobie et d’incitation à la violence tribale qui pourraient plonger la province du Haut-Lomami dans une spirale de violence dont le pays n’a pas besoin à la veille des élections générales du 20 décembre 2023.
Par ailleurs, Le Président Nsapu a invité les autorités tant nationales que locales d’initier les enquêtes nécessaires en vue d’identifier toutes les personnes impliquées de loin ou de près dans cette esclandre de violence. Question de répondre de leurs actes devant les instances judiciaires compétentes.
Pour rappel, la mort d’un motocycliste a été à la base de ces conflits interethniques. La situation s’est dégradée à la découverte, le dimanche 12 novembre 2023, du corps sans vie de ce motocycliste, enlevé le samedi 11 novembre 2023 par deux brigands, présentés comme appartenant à la tribu Luba du Kasaï.
En représailles, les collègues du motard tué vont s’en prendre aux ressortissants Kasaïens vivant à Malemba-Nkulu, a signalé la même source d’information.
