Il s’est tenu le vendredi 09 mai 2025, à l’Hôtel Béatrice de Kinshasa, le lancement officiel du projet »Digitalisation d’un système de diagnostic et de traitement optimisé pour les soins de santé à distance en RDC », financé à hauteur de 2 millions de dollars américains par le Japon dans le cadre de la dynamique impulsée par la TICAD8.
Pour l’exécuter, à la manœuvre il y a le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), en collaboration avec le ministère de la santé publique, hygiène et prévention de la RDC, le gouvernement du Japon et la société japonaise SOIK.

Ce projet innovant a pour objectifs de réduire la mortalité maternelle et néonatale dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, tout en déployant des cliniques mobiles dotées de la technologie japonaise SPAQ (Smart Portable Anténatal Quick Diagnosis), conçue par SOIK Corporation.
Cet outil de diagnostic intelligent permet d’assurer des soins prénatals et néonatals de qualité, même à distance, notamment, dans les zones reculées ou difficiles d’accès. Pour ce faire, le dit projet prévoit la formation de 100 sages-femmes et agents de santé.
Signalons que cette initiative japonaise répond à la nécessité de renforcer la réponse à la crise humanitaire actuelle dans l’Est, marquée par l’aggravation des conflits, le déplacement massif des populations et la résurgence des épidémies qui compromettent l’accès aux services de santé essentiels. Les femmes et les enfants y sont particulièrement exposés, avec une hausse préoccupante des décès maternels et une dégradation sévère des infrastructures sanitaires.

Prenant la parole à cet effet, l’ambassadeur du Japon en RDC, Ogawa Hidetoshi a tenu à rappeler le lancement par la RDC, du plan de développement de l’informatique de santé s’inscrivant dans le cadre global du plan national de développement sanitaire.
Le diplomate japonais a souligné que son pays s’est engagé lors de la TICAD8 tenue à Tunis, en Tunisie, au mois d’août 2022, à réaliser la couverture sanitaire universelle dans les pays africains, en accordant une attention particulière à la santé maternelle, néonatale et infantile.
»Ceci n’est pas la première intervention du Japon dans le domaine de la santé numérique. Nous avons également financé un projet qui a permis de développer et déployer un registre de vaccination numérique en intégrant un module d’enregistrement des naissances dans les provinces de Kinshasa, Kongo-Central, Kasaï-Central et Haut-Katanga », a fait savoir Ogawa Hidetoshi.

Noemie Dalmonte, Représentante adjointe de l’UNFPA, a quant à elle indiqué que grâce au soutien financier du gouvernement du Japon, dans le cadre du Japan Supplementary Budget 2024 et sous l’égide de l’Initiative de Tokyo pour le Développement de l’Afrique (TICAD), UNFPA a l’honneur de mettre en œuvre une intervention innovante et ciblée pour réduire la mortalité maternelle et néonatale dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, deux provinces gravement affectées par les conflits armés, le déplacement massif des populations et l’effondrement des structures de santé.
»Ce projet d’un montant total de 2 millions USD vise à offrir une réponse directe, rapide et techniquement adaptée à une crise silencieuse mais persistante, celle du manque d’accès aux soins de santé reproductive de qualité pour les femmes et les filles. À cela s’ajoute le défi de la protection contre les violences basées sur le genre », a mentionné, Noemie Dalmonte.
Notons que la particularité de cette initiative réside dans son modèle hybride qui combine l’appui aux équipes mobiles de santé dans les zones les plus reculées, l’intégration de la technologie SPAQ développée par notre partenaire japonais SOIK permettant d’améliorer le diagnostic précoce des complications obstétricales, le renforcement des capacités du personnel de santé local, entre autres, des sages-femmes et l’ancrage dans les priorités nationales du Plan stratégique du ministère de la santé publique, hygiène et prévention, et du Plan de transition de la MONUSCO.

C’est Anne-Marie Ntumba, représentant le ministre de la santé publique, qui a officiellement ouvert et lancé le projet de digitalisation du système de santé visant à améliorer la prise en charge des mères et des enfants.
Lors de cette cérémonie, elle a salué cette initiative ambitieuse, soulignant son importance cruciale dans la lutte contre les décès maternels et infantiles. »Si nous poursuivons nos efforts sans relâche, nous parviendrons à atteindre notre objectif : réduire les décès maternels et les mortalités infantiles autour de la naissance », a t-il déclaré, Anne-Marie Ntumba.
Elle a également précisé que ce projet est soutenu par un financement du gouvernement japonais qui viendra compléter les efforts déjà déployés par le gouvernement congolais.
»Ce financement est essentiel pour garantir aux femmes un accès à des soins de santé de qualité. La grossesse est un événement heureux qui ne doit plus devenir un cauchemar ».
Christelle MPONGO