Le Projet de Lutte contre les Flux Financiers (LUCOFFI) et le Centre National des Renseignements Financiers (CENAREF) ont procédé, le vendredi 18 octobre 2024, au lancement de l’Académie Femme Héroïne pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), à l’hôtel Hilton de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
La première promotion de cette nouvelle académie est composée de 23 femmes héroïnes, sélectionnées à travers toute la république sur la base de leurs compétences, expériences et savoir-faire.
Pendant une période de neuf mois, ces héroïnes, qui portent chacune un projet capable de booster la lutte contre le blanchiment de capitaux en RDC, vont apprendre à participer à la lutte contre les flux financiers.
Quelques personnalités féminines ayant eu un parcours élogieux dans ce secteur ont témoigné devant ces académiciennes pour les motiver à donner le meilleur d’elles-mêmes.
La conseillère technique de la GIZ, Caroline Kakuta, a soutenu que les femmes jouent un rôle important et peuvent être des acteurs clés dans la lutte contre les flux financiers, qui est un défi pour la communauté internationale. « Mais elles sont souvent marginalisées », a-t-elle souligné.
« Lorsque la criminalité bat son plein dans un État, les objectifs de développement sont bafoués. Les flux financiers constituent un frein pour le développement de nos nations. Pour lutter contre ce fléau, il faut privilégier la prévention et la répression. D’où l’importance que les femmes puissent se former », a déclaré la magistrate Annie Amona.
Marie-Chantal Kabinda de la société minière Grenkor a partagé son expérience en conseillant aux femmes d’apprendre, d’être sérieuses et de se respecter pour être respectées par les autres. Elle a indiqué que les femmes n’ont pas besoin d’avantages, mais d’un contexte qui leur permet d’avancer. Par-dessus tout, a-t-elle dit, la réputation reste très importante.
Pour sa part, Stella Neema, magistrate de carrière et conseillère à la cour d’appel de la Gombe, a exhorté les héroïnes à beaucoup lire. C’est par la lecture et le sacrifice, a-t-elle martelé, que j’ai découvert les principes du blanchiment d’argent.
La secrétaire exécutive adjointe du CENAREF, Chantal Mutindila, a encouragé ces femmes à se former personnellement et à savoir se dévouer, tandis que son secrétaire exécutif, Adelar Kisula, a expliqué que la corruption et le trafic d’armes sont des activités qui enrichissent illégalement certains individus. Pourtant, cet argent aiderait à financer plusieurs secteurs de la vie tels que la santé, les routes, etc.
L’Académie Femme Héroïne, qui a pour marraine la première dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, vise à renforcer les capacités des femmes en les dotant des outils pour lutter contre ce fléau qui déstabilise l’économie nationale.
Ce cadre sera un espace d’apprentissage et de compétences créé pour les femmes qui souhaitent faire entendre leur voix et impacter la société.
Serge Musene