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Politique

Lionelle Atandjo et Béatrice Shako prônent la place des femmes dans l’échiquier politique en RDC

La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dont la RDC est signataire depuis 1979 statue en son article 7 sur l’égalité des droits entre les sexes en politique et dans la vie publique. Cependant son article 8 exige une participation des femmes à l’échelon international et aux travaux des organisations internationales.

Madame Lionelle Atandjo, présidente nationale de l’ONG les Amis de Lionelle Atandjo a déclaré ceci : « la R.D Congo a souscrit à plusieurs engagements tant au niveau international, régional que sous-régional en matière d’égalité de sexes et de promotion des droits fondamentaux des filles et des femmes. Le constat est que sur le plan national, le pays connait des avancées significatives en législation les dix dernières années. Plusieurs lois ont été votées ou révisées pour l’amélioration de la participation des femmes en politique.

Si presque toutes les femmes à travers le monde disposent du droit de vote et du droit d’être élues, le taux des femmes dans les institutions politiques ou dans les organes décisionnels reste encore aujourd’hui très bas.

La participation des femmes dans la gestion et la prise de décision au niveau local va permettre aux femmes d’accéder plus aisément aux instances supérieures et être effectivement présentes pour imposer le changement.

Etant donné que le pouvoir de décision dont elles en tireront bénéfice leur permettra de mettre en place des stratégies nationales pouvant leur permettre de défendre les expériences de la femme africaine en général et congolaise en particulier en vue d’instaurer d’autres acquis portant surtout sur l’objectivité et l’égalité au Gouvernement notamment aux postes de ministres, secrétaires d’Etat, PDG ou dans les comités des directions nationales, régionales et locales des partis politiques.

Chaque jour qui passe, l’on note une amélioration relative sur la participation de la femme en politique, si bien que cela ne soit pas aisé. Rien n’empêche en outre de nous engager jour et nuit dans la bataille pour espérer compter plus de femmes en politique.

Avec l’appui du chef de l’État, Félix Tshisekedi, nous avons eu plusieurs femmes dans des ministères. Et la présidente de l’Assemblée nationale Mme Jeanine Mabunda qui fait aussi un grand travail pour ce pays est la preuve vivante du leadership féminin dans la politique, a renchéri l’honorable Atandjo.

En tant que femme politique, j’estime que la création d’incubateurs politiques locaux a l’effet d’outiller les femmes à l’exercice de la politique et ensuite permettre de donner des raisons de participer à la vie démocratique de leurs nations de la base au sommet pour occuper les postes de responsabilité est un impératif, a-t-elle conclut.

Pour Béatrice Shako, présidente de la Ligue des Femmes dans le parti politique Force des Patriotes chère à l’honorable Honoré Mvula : la représentation politique des femmes au niveau local se heurte à des obstacles relevant de leur éducation, de leur scolarité, de leur situation socio-économique, de leur degré d’intégration dans leur milieu et leur influence en tant que femmes leaders dans leur village.

Notons qu’une femme trop tôt mariée aura aussitôt des enfants à sa charge par rapport à d’autres occupations que sont la politique entre autres. Elle se retrouve maman et chef de famille la plupart de temps. Elle travaille dans le domaine agricole, dans des terrains qu’elle ne possède pas et dans des conditions de travail inadéquates allant du transport clandestin non sécurisé en contrepartie d’un salaire dérisoire.

Comment peut-on parler de participation politique dans le monde rurale ? Pour ce qui est de la représentation des femmes au niveau local, la seule différence est qu’elle vit des conditions meilleures car son niveau socio-économique est supérieur mais elle mène une vie très agitée avec les mêmes responsabilités à l’intérieur et à l’extérieur de la maison. Supposons qu’elle est enthousiaste et qu’elle a envie d’intégrer la vie politique, l’obstacle n° 1 c’est le mari. L’obstacle n° 2 est lié à la belle-mère, l’obstacle n° 3 concerne le beau-père … tous rentrent dans le jeu. Ils donnent leurs avis d’accord/ pas d’accord.

Imaginons que cette femme a une forte personnalité et qu’elle va foncer pour réaliser son rêve, elle va retrouver un autre homme qui va la soumettre, sur la liste notamment, pour dire qu’il y a parité dans ce bled et que tout va bien. Il faut instaurer un environnement propice à l’égalité entre les sexes et la promotion de la femme notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et du travail. Et cela ne viendra pas du jour au lendemain. Il faut travailler sur des générations très jeunes. Et, je dirais, commencer à démystifier les tabous enracinés à partir de la maternelle et faire surtout la séparation entre la religion et la politique, explique Mme Shako.

Pour réussir une bonne implication de la femme en politique, Mme Shako recommande beaucoup que se développent les capacités aussi bien pour les hommes que pour les femmes, abstraction faite qu’elle soit du local ou du régional.

La parité est nécessaire pour changer les relations de pouvoir au sein des sociétés. La planète a besoin de ces modifications dans les relations de pouvoir afin de véritablement faire avancer la paix et la sécurité pour tous, de promouvoir les droits de l’homme pour tous et d’assurer le développement pour tous. Que lorsque les femmes sont autour d’une table, les chances de paix augmentent. Que les femmes aient les mêmes opportunités que les hommes au travail, le développement s’accélère, conclue-t-elle.

Les femmes sont capables d’assumer des grandes responsabilités, elles peuvent gérer le trésor public. Nous voyons des femmes ministres, députées, sénatrices, présidentes, etc… partout au monde. Les femmes doivent en outre se lever et participer au changement de l’image sociale de la femme pour améliorer sa participation politique. Il sied de rappeler que lorsque les femmes sont autour d’une table, les chances de paix augmentent.

A l’instar du combat que mène déjà la femme congolaise pour sa lutte dans sa participation au niveau de la politique, l’ONU femmes ainsi que l’ambassade du Canada se sont aussi engagés à cette lutte pour accompagner la femme politique à son apogée.

L'auteur

Christelle Mpongo, Éditrice Général, Fondatrice du Magazine Femme d'Afrique.

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