La prostitution par excellence dans les lieux de parking des véhicules et camions dans la région du Kasaï constitue un danger pour les femmes et filles.
Le parking de Mbujimayi en plein centre ville de Kananga,on en parle mais il faut y aller pour découvrir cet enfer. A l’arrivée, l’hygiène publique n’existe plus,les passagers se débrouillent pour les besoins.Les installations hygiéniques ne sont pas opérationnelles une odeur puante vous accueille.
Plusieurs femmes et filles actives en ce lieu sont la plupart respectivement tenancieres des cabarets et serveuses. Chacune des femmes occupe ce qui ressemble à un studio non aéré,qui leur sert à la fois lieu de travail et chambre.
Aux heures vesperales,le regard est curieux à l’arrivée d’un homme. Les chauffeurs, chargeurs et manutentionnaires des camions appelés communément »batshunga » sont les plus clients.
La femme que nous avons rencontrés nous a dit ce qui suit » Je suis responsable de ce restaurant depuis cinq ans. J’ai embrassé ce métier après le décès de mon mari avec le souci de me prendre en charge et mes enfants . Ici, c’est difficile de tenir,les hommes nous embrouillent. J’ai finis par devenir prostituée mais je suis prudente » Soudain, elle soulève un préservatif et donne des précisions qui d
onnent froid au dos » j’ai déjà avec plus de cent hommes parmi eux des mariés en transit. Je couche en moyenne avec trois hommes par jour et je rejoins au moins 10000 francs congolais par client. Certains hommes sont très méchants, après acte,ils prennent fuite » lache-t-elle.
Non loin de là, une fille de 18 ans plantée au rond-point Étoiles de Kananga. Visiblement fatiguée du métier de serveuse au quotidien dans les gargotes, à la sueure de son corps.
» Je ne me voile pas la face. Je suis servente dans ce cabaret. Nous travaillons dans des mauvaises conditions faute de chômage. C’est un travail difficile, préparer et servir les gens dont vous ne connaissez pas le statut. Ils sollicitent souvent le mariage ou le concubinage. Parfois nos responsables plaident pour certains,ils nous poussent parfois à la faute. Comme nous sommes mal rémunérés,que dois-je faire ? Mes parents n’ont pas suffisamment les moyens » . Enfer, c’est mot paraît juste, à son côté une jeune fille dont l’âge varie entre 12-15 ans justifie ce métier » j’ai abandonné à cause de la misère dans notre famille. Je suis libre ici. C’est la souffrance qui fait qu’on se prostitue pour nous permettre de vivre »
Dans la partie ouest de la ville de Kananga,le parking Ilunga Tshibanku situé à cheval entre les quartiers Kapanda et Cibandabanda, le scénario est simple. L’expansion démographique dans cette partie est accentuée par la prostitution. Les ébats des mamans sont à la portée des enfants des habitants environnant ce lieu.
Ici,les tenancieres des restaurants sont la plupart de mères avec des enfants sans père. Ces enfants sont témoins du vécu infernal de leurs mères. Des jeunes filles qui assurent le service dans les cabarets le long de la route nationale numéro 1 sont importées de partout à Katoka. On les prépare à prendre la relève, d’autres font objet de traite.
A Kamulumba au parking de Luebo et Mueka,le désastre est énorme.
Dans un croisement des avenues du commerce et Poisson marqué par des flaques d’eau à l’odeur nauséabonde,des jeunes gens écoutent la musique, d’autres dansent et prennent la boisson alcoolisée locale appelée » tshitshiampa ». Filles et garçons, c’est très jeune qu’on est initié à la drogue légère. Un site complètement artisanale, entouré par les établissements de réparation et soudage des métaux surtout fabrication des ustensiles de cuisine. La fumée des substances abusives est forte.
Marie Dinanga âgée de 29 ans, belle et accueillante. Elle nous relate son calvaire derrière son sourire gênant » je suis mère de trois enfants. Les hommes me demandent la main pour le mariage . Certains veulent le concubinage. Presque tous les clients sont curieux de savoir notre statut social. Ils commencent par nous payer les repas puis la boisson. Ils couchent avec nous puis ils nous abandonnent. Par moment, nous enfantons . Nous manquons à faire, nous avons des charges. Je m’adonne à ce métier pour avoir de l’argent. Que l’Etat nous encadre aussi » a-t-elle sollicitée.
Jean Claude Ngalamulume Bakamubia