Métiers

Les casseuses de pierre à Kinsuka font face aux industriels

Sous le soleil de plomb qui écrase les berges du fleuve Congo, on peut facilement les voir à côté d’une immense diversité de pierre, inlassablement, assises par terre empoussiérées, visage embelli par des sueurs, elles cassent de roche au coup d’un marteau. Elles, ce sont des casseuses de pierre à Kinsuka. Bosseuses, travailleuses, sous-marines, casseuses de pierre, loin de qualificatif d’un métier à prédominance masculine, ces femmes se revêtent d’une parure d’athlétique pour chercher de quoi nourrir leurs familles. Femme d’Afrique magazine  vous emmène dans la baie de Kinsuka, une contrée de la capitale congolaise.

Un arrêt sur Kinsuka à Ngaliema, l’une des communes de Kinshasa où les rapides du fleuve Congo s’apaisent  pour former une sorte de lac. Les casseuses de pierre, elles, ont jeté leur dévolu sur les eaux du fleuve, elles perforent de roche pour le vendre : « Durant la saison des pluies, le fleuve enfle et sort de son lit, ce qui complique davantage ce métier. Lorsque le fleuve est en crue, nous empruntons une pirogue pour faire la traversée sur le fleuve où nous récoltons des pierres, au risque que les pirogues soient chavirées.  Dès que nous sommes sorties des eaux, nous repartions les principales roches utilisées en construction. Grace à ce métier, nous parvenons à élever nos enfants », expliquent ces femmes.

Un travail de titan au risque et péril et la plupart entre nous avons totalisé plus de quinquennat, nous convient Eyenga, Mima, Violette, Yogo, Ekila, Beni Christine. Ces femmes se revêtent d’une parure athlétique dans le but de nourrir leurs enfants : « C’est un métier difficile qui nous exige de pulvériser par biais d’un marteau à la main des pierres pour nourrir nos familles ».

Le fleuve Congo a nourri bien long moment des congolais. Aujourd’hui, le fleuve ne profite plus qu’aux siens, son espace est désormais à la merci des industriels. Les casseuses de pierre à Kinsuka vendent leurs productions de façon informelle pour subvenir à leurs besoins mais, elles doivent désormais faire face à une concurrence mieux organisée. C’est les industriels Chinois, les Indo-pakistanais, les Européens… Les casseuses de pierre et les industriels n’ont pas la même clientèle. Les carrières appartenant aux entreprises

fournissent essentiellement  les gros chantiers. La filière artisanale continue d’approvisionner les chantiers plus modestes : « Le marché n’est plus comme l’a été auparavant, on gagne la journée 3000 franc-congolais équivalent à 1 dollars américains, une somme insuffisante pour assurer la survie d’une famille, parce qu’il y a la santé, l’éducation, l’alimentation et bien tant d’autres priorités qui entrent dans le panier du social », se soucient les casseuses de pierre.

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