La pénurie d’eau devient récurrente au quartier Matonge dans la commune de Kalamu à Kinshasa. Cette situation qui touche majoritairement les femmes, dure depuis plus de trois mois. Une première dans ce quartier autrefois appelé « Renquin » qui n’avait jamais connue une telle carence. Elles sont nombreuses celles qui passent pratiquement la nuit à la belle étoile dans l’attente de cette denrée devenue rarissime. En effet, en cette période, l‘eau n’est plus omniprésente. Elle ne coule que pendant trente à cinquante minutes, à partir soit au-delà de zéro heure jusqu’à quatre heures du matin. D’autres femmes parcourent des kilomètres entiers à pied pour se procurer de l’eau.
« Nous en avons marre avec cette situation », a laissé entendre Mireille, une habitante de Matonge. « J’ai toujours vécu ici dans ce quartier et jamais nous avons connu la coupure d’eau pendant des mois », a-t-elle ajouté. « Toute petite, on nous disait que seuls les quartiers construits sur des collines avaient ces genres de problème car l’eau ne pouvant pas monter jusque là-haut. Mais aujourd’hui quelle explication peuvent-ils nous donner encore ? », s’est-elle interrogée.
Mireille n’est pas la seule à vivre cette situation, puisque tout le quartier est concerné. Sur l’avenue où habite Gisèle, l’eau ne jaillit que dans une parcelle. À partir de 22h00, on peut déjà constater la file des femmes et d’enfants munis de leurs récipients qui se dresse devant ladite parcelle. « C’est une nouveauté pour nous à Matonge. L’eau coule toujours et nous n’avons pas la culture de récipient d’eau à la maison. J’ai trois jeunes enfants. Laver leurs vêtements chaque jour devient de plus en plus compliqué avec cette pénurie. J’envoie mes récipients dans la parcelle voisine à partir de 19h00 pour puiser la première une fois que l’eau coule. Le propriétaire est tellement gentil qu’il nous laisse puiser gratuitement », a confié Gisèle.
A l’instar du quartier Matonge, d’autres tels que Kimbangu, Kauka, 20 Mai et Yolo qui subissent le même calvaire. Interrogé à ce sujet, les ingénieurs de la Regideso disent qu’il y a des travaux en cours d’exécution qui ne vont plus durer, sans donner aucune solution palliative à ce problème. Dans l’entre-temps, cette entreprise d’Etat continue à exiger le paiement des factures auprès de ses abonnés.