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Culture

Le mariage coutumier chez les Ntandu

La cérémonie du mariage coutumier chez les Ntandu (Bantandu), dans la province du Kongo central, commence par un échange verbal entre deux familles, lorsque le choix du garçon est fixé sur la fille (ou même lorsque le choix de la famille du garçon est fixé sur une fille, car la famille peut aussi choisir des femmes pour ses garçons).

Son oncle du garçon ou le « Nzonzi » prévient, à travers une lettre, la famille de l’intéressée de sa prochaine visite, ainsi que le motif de celle-ci. Dans la lettre envoyée à la famille de la fille, on y met une petite somme d’argent pour faire valoir la demande.

Les négociations préliminaires sont menées par les notables, c’est-à-dire les « Nzonzi » des deux familles dans un cadre que l’on appelle la « la pré dot » (première rencontre entre deux familles). Là, ils refont l’histoire de deux familles, une mise en scène traditionnelle à laquelle les deux familles se plient volontiers. Au cours de cette première entrevue, la famille du garçon verse ordinairement un premier cadeau qui est un gage communément « Kanga lopango ». Au cours de la cérémonie de demande de la main d’une fille à ses parents, l’homme remet à titre symbolique une somme d’argent, quelques casiers de bière, une bague de fiançailles. C’est aussi durant cette entrevue que l’on demande la liste des choses nécessaires pour la dot. Celle-ci n’étant qu’un gage de bonne foi et de conclusion de l’alliance entre deux famille.

Etape de la dot

La dot vise à aider le couple à démarrer sa vie commune. Au cours de la cérémonie de la remise de la dot, la famille de l’époux verse à la famille responsable de la mariée fille les biens demandés en espèce et en nature. Les objets constituant la dot sont remis aux familles de la femme, c’est-à-dire celles du père et de la mère de l’épouse. La famille paternelle exige souvent, par le canal de la tante paternelle, les casiers de bière, une couverture, des chaussures, un mouchoir de tête, un costume, une chemise et une cravate, une lampe Coleman, une veste imperméable, des noix de cola, le sac de sel, les sachets de sucre, des boites d’allumettes, les boites de café, une chèvre et autres.

« Pendant la cérémonie de la remise de la dot, la mariée doit être cachée dans la chambre, elle ne doit en aucun cas assister à ces négociations. Après que toutes les étapes de la dot aient été terminées, la tante ou quelqu’un de sa famille ira la chercher moyennant une taxe « Kikaku » à son arrivée devant l’assemblée. Aussitôt arrivée, elle doit choisir et présenter son mari à l’assemblée en lui servant un verre de boisson. La fille servira également un verre à son père -au parent paternel-, une façon de montrer son consentement », a expliqué un notable de la tribu Ntandu. A la fin de la cérémonie, les deux notables et toutes les deux familles prononceront une bénédiction sur le jeune couple.

Place à la fête. Les tables dressées pour les participants et pour la famille et le Nzonzi de la famille donne le go, en goûtant la nourriture… Le repas partagé entre les deux familles en union de mariage. A la fin de la cérémonie, famille du mari rentre avec tout le reste des repas réservés pour elle. « Le même jour ou après quelques jours du mariage coutumier, la famille de la mariée apporte chez le jeune couple quelques ustensiles de cuisine (casseroles, couverts…), une chèvre, le sac de farine de manioc et autres, question de bénir la jeune mariée », a fait savoir une maman Ntandu. « Pour qu’un mariage soit effectif, il faut que la fille soit pubère, que la dot soit complètement versée, que surtout la fille donne son consentement. Il faut noter que la dot ne doit pas être versée en fonction de la quantité. Elle est essentiellement symbolique. La dot n’est absolument pas une « vente » de la femme à son mari, même après celle-ci la famille a toujours une certaine autorité vis-à-vis de sa fille », a-t-elle souligné.

Naomi Mpila

L'auteur