« La gestion des mesures de lutte contre la pandémie à Covid 19 en RD Congo ne doit pas faire passer sous silence l’existence, depuis des lustres, du paludisme, une maladie aussi mortelle causée par des parasites que transmettent les piqures des moustiques anophèles femelles infectées »
Cette déclaration émane du docteur Epierre Osamobe Abraham, médecin directeur de ‘‘Sunamite Hospital’’ à Matadi Kibala, qui, rencontré par la rédaction de femmedafrique.net a exprimé sa crainte de voir la lutte contre la Covid-19 affecter de manière significative les programmes de soins existants et entrainer une croissance exponentielle des cas d’infections et des décès causés par le paludisme. Ci-dessous le compte rendu de cet entretien.
Femmedafriquemagazine.net : Quel impact la Covid-19 entraine-t-elle sur le paludisme ?
Docteur Epierre Osamobe Abraham : La Covid-19 et le paludisme sont tout d’abord une co-infection pandémique avec comme signe clinique la fièvre que les personnels soignants doivent tenir compte et demander le test rapide de Covid-19 comme examen de routine surtout si la personne présente de la fièvre. L’impact de Covid-19 sur le paludisme est le risque de bousculade économique du pays réservé à la lutte contre le paludisme et qui peut même entrainer une certaine négligence au point de baisser les efforts de lutte de la part des Gouvernements des pays en plein développement et des personnels soignants.
FDM : De ces deux pathologies, laquelle présente plus de risque et exige beaucoup d’effort en terme d’infrastructure sanitaire ?
DEOA : Les connaissances actuelles de la Covid-19 indiquent que les sujets les plus sensibles à la Covid-19 sont les personnes âgées ainsi que celles atteintes des pathologies lourdes ou chroniques ; à l’inverse, les enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes font partis de la population à risque du paludisme. Néanmoins, la Covid-19 exige beaucoup plus de prudence que le paludisme à cause du risque d’infection permanente contrairement à l’autre cas où il faut d’abord être piqué par le moustique anophèle femelle infectée et de surcroit, dépassé les heures d’expositions, c’est-à-dire au de-là de 22 heures jusqu’au petit matin.
FDM : Quelle nuance établissez-vous entre les modes de transmission de la Covid-19 tout comme du paludisme ?
DEOA : Il faut noter que la Covid-19 est tout d’abord une maladie contagieuse dont la contamination se fait d’une manière directe ou indirecte : la contamination directe se fait au contact avec la gouttelette respiratoire tandis que la contamination indirecte se fait par les objets. Tandis que le paludisme se transmet par les piqures d’un moustique femelle infecté.
FDM : Le traitement de la Covid-19 renforce l’immunité contre le paludisme ?
DEOA : Plutôt il contribue au traitement contre le paludisme car avec la chloroquine, l’azythromycine, la vitamine C et le zinc, l’immunité peut être renforcée mais en petit pourcentage.
FDM : Pour un patient exposé à plusieurs reprises aux traitements du Palu, son système immunitaire peut résister au virus ?
DEOA : Oui, nous pouvons estimer à 30% de résistance. Mais cela ne rassure pas le fait de ne pas se faire contaminer au virus.
FDM : Actuellement le taux de contamination au Palu est en baisse ? Si oui pourquoi ?
DEOA : A en croire le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé, le taux des contaminations du paludisme est toujours élevé par rapport à la covid19, quoique celle-ci fasse des vagues de propagation.
FDM : Pensez vous que le vaccin est utile pour la Covid-19 tout comme le Palu ?
DEOA : Nous encourageons la population à se faire vacciner contre la Covid-19 pour éviter des contaminations graves ou sévères tandis que pour le paludisme ce vaccin n’a aucun bénéfice. Déjà, il existe un nouveau vaccin contre le paludisme pour le quel nous demandons au Gouvernement de bien vouloir en tenir compte pour un perspectif d’avenir de zéro Paludisme en RDC.
FDM : Quels conseils prodiguez vous en terme de prévention et traitement de ces deux cas de maladies précitées ?
DEOA : La covid19 et le Paludisme sont deux maladies potentiellement mortelles. Nous invitons la population à se faire tout d’abord dépister 3 à 4 fois à l’intervalle d’une semaine contre la Covid, ensuite prendre le vaccin et continuer à observer les mesures barrières. Quant au Paludisme, il est important de se protéger contre les piqures des moustiques et de dormir sous la moustiquaire imprégnée d’insecticide.
La covid19 étant un virus, nous les classons parmi les maladies des mains salles, son avènement peut également influencer la baisse du taux des contaminations de la fièvre typhoïde suite aux strictes observances des mesures barrières.
Au Gouvernement congolais par le biais de son ministère de la santé, hygiène et prévention, de ne pas baisser les mains à la recherche d’une main forte extérieure pour la disponibilité des infrastructures de lutte contre la Covid-19, avec maintenance de lutte contre le paludisme. Aussi, de considérer cet aspect du développement durable d’un pays, à savoir la formation.
cet article a été réalisé avec l’appui de l’Union européenne internationale Partnerships @EUPartnerships