Les agents et cadres féminins du Programme national de lutte contre le SIDA (PNLS), se sont insurgées, lors de la cérémonie de clôture du mois de la femme, contre la féminisation des violences basées sur le genre et de la maladie du SIDA en République démocratique du Congo.
Hormis la thématique principale qui était axée sur la féminisation des violences basées sur le genre, plusieurs autres sous-thèmes, notamment, les violences basées sur le genre, ampleurs et conséquences, l’impact des violences basées sur le genre et sur la santé mentale, les défis de la féminisation du VIH/SIDA en RDC, ont été abordés au cours de cette journée.
Caroline Bondonga, Docteur au PNLS, a centré son intervention sur les défis et la féminisation du VIH/ SIDA en RDC et affirmé que depuis sa découverte, il y a de cela près de 30 ans, le VIH/ SIDA fait plus des victimes chez les femmes que chez les hommes.
Et même lorsqu’on se réfère aux tendances liées au décès, a fait connaître Caroline Bondonga, les femmes décèdent plus que les hommes. Ce qui saute aux yeux démontrant qu’il y a un problème et qu’il faut y remédier, a-t-elle souligné.
» Nous voulons savoir ce qui est à la base de cette féminisation, et en fouillant, nous avons remarqué que les femmes ne sont pas suffisamment informées sur la maladie. Il y a un problème de communication et d’information même sur les modes de transmission du VIH. Et donc, nous devrons contourner cet obstacle afin de réduire la prévalence chez les femmes, qui est déjà vulnérable par la constitution de son corps. Mais aussi par rapport à nos us et coutumes qui ne protègent pas la femme et privilégient toujours l’homme », a expliqué l’intervenante.
Le docteur Bondonga a en outre soulevé la problématique autour des droits des femmes. Pour elle, les femmes devront aussi s’en informer pour mieux les défendre.
» Nous nous sommes engagées à aller au front contre cette réalité, parce que devant l’ignorance même lorsque la femme a été dépistée positive, elle ne sait pas comment annoncer les résultats à son partenaire de peur d’être rejetée. De même pour son traitement, qui est un droit. Et dans la plupart de cas, elle se réserve. Elle ne sait pas aller suivre le traitement comme cela se doit. Donc, nous devrons communiquer, lutter contre les us et coutumes qui réduisent l’épanouissement de la femme. La guerre qui sévit actuellement dans l’Est du pays accentue également les violences sur la femme ».
Caroline Bondonga a, par ailleurs, invité les femmes à s’informer sur le VIH, sur l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant au niveau de la base afin de permettre au pays d’atteindre l’élimination de cette pandémie d’ici 2030.
» Par ce thème, nous devrons absolument travailler pour la réduction des inégalités à l’égard des filles, des femmes qui les vulnérabilisent davantage. Et face à cette vulnérabilité, les femmes sont plus exposées par rapport aux violences basées sur le genre, par rapport au VIH », a soutenu le Médecin-directeur national du PNLS, Aimé Mboyo, qui s’est dit heureux de cette forte mobilisation réussie autour de la problématique soulevée.
Le dernier rapport Eds 2023-2024 confirme cette féminisation nette de l’épidémie soit 1,2% de prévalence chez la femme contre 0,7 chez l’homme. Ce qui est grave et nécessite encore des efforts à fournir.
Le Médecin–directeur du PNLS a rassuré que les femmes ont donné les pistes des solutions pour renforcer la sensibilisation, l’éducation de base mais aussi pour faire en sorte que l’accès et l’utilisation effective des services de prévention, de dépistage soient un traitement pour suivre particulièrement la femme.
En définitive, les femmes ont été appelées à renforcer leur résilience face à la féminisation des violences basées sur le genre.
Serge Musene