L’ouvrage a été porté sur les fonts baptismaux, le samedi 3 mai 2025, au musée national de Yaoundé. Il retrace l’histoire, l’itinéraire et les perspectives de la civilisation Tokna Massana du peuple Massa, niché dans les plaines inondables du Cameroun et du Tchad, aux abords du fleuve Logone.
Cet ouvrage est l’œuvre de Valérie Haïda, journaliste en service à la CRTV (Cameroon Radio and television), la chaîne publique camerounaise. Valérie Haïda, est une jeune dame qui compte parmi les cerveaux fertiles du peuple Massa. Fascinante et émouvante, sa publication littéraire de 330 pages, met en relief la civilisation Tokna Massana du peuple Massa, une race dont la culture est riche et bien diversifier.
Le vernissage du livre »L’odyssée de la culture Tokna Massana », était également l’occasion des retrouvailles des fils et filles d’un même terroir. C’est ainsi que l’on a noté la présence notoire des hauts dignitaires et élites Massa au nombre desquels Mounouna Foutsou, Ministre camerounais de la jeunesse et de l’éducation civique, Jean Lambert Hendjena, Directeur général de la Coop-CA AHAC Finances et autres grandes figures pensantes dudit groupement à l’instar des Professeurs Jean Pahaï, Moussa Lissoull, Paul Samangassou et Jean Pierre Maktouandi.
L’autrice du livre a remis au goût du jour la valorisation des cultures locales en voie de déliquescence dans bon nombre d’associations.
Rappelons que la race Massa se distingue par sa morphologie longiligne et robuste. Ce peuple est aussi connu pour son dévouement dans les durs labeurs, ce qui en fait une véritable identité remarquable.
Ce livre plus qu’un simple récit, est un témoignage vivant de l’histoire et de la résilience d’un peuple. Ce qui donne une dimension humaine et authentique à l’ouvrage.
Sur le plan socio-historique de l’ouvrage, le Professeur Moussa Lissoull, dans son étincelant argumentaire, a d’abord définit le mot « odyssée », une des expressions clés du titre du livre, avant d’embrayer sur l’étymologie historique du terme.

Selon cet universitaire, « odyssée » est souvent utilisé pour décrire un voyage long et mouvementé, souvent marqué par des défis et des aventures. Dans le cas de « L’odyssée de la culture Tokna Massana », le terme « odyssée » suggère que la culture Tokna Massana a une histoire riche et complexe, avec des défis et des réussites qui ont façonné son évolution au fil du temps.
« Je suis convaincu que ce livre sera un outil précieux pour les générations futures, non seulement pour comprendre l’histoire du Tokna Massana, mais aussi pour réfléchir à l’avenir et aux possibilités de développement durable ancrées dans les valeurs culturelles « , a articulé, Valérie Haïda.
Il faut signaler que cette publication de Valérie Haïda, apparait plus qu’un simple récit. C’est un témoignage vivant de l’histoire et de la résilience d’un peuple, et contribue à préserver et à promouvoir la culture Massa, menacée par la mondialisation et les mutations sociales.
Une initiative bien lancée qui sera toujours soutenue et entretenue par une élite engagée et déterminée à perpétuer la culture du peuple Massa.
Jean Lambert Hendjena, Directeur général de la Coop-CA AHAC Finances, qui constitue une des élites Massa, a fait l’exégèse de l’impact de cet ouvrage pour la promotion de la civilisation tokna Massana. « Cet ouvrage est un des véritables leviers important que nous allions utiliser pour perpétuer notre culture en la transmettant à nos cadets, dont la plupart qui résident dans les grandes agglomérations sont en rupture avec leurs racines. L’objectif de l’association Tokna Massana est de mettre en valeur la culture et utiliser cet atout pour créer des entreprises culturelles, agropastorales et de transport, afin de lutter contre le chômage et la pauvreté dans notre communauté ».

Malgré des acquis avérés, cet expert en micro finance, a néanmoins, mentionné quelques défis majeurs à relever au sein des Communautés Massa du Cameroun et du Tchad.
« Il y a une synergie entre les communautés Massa du Cameroun et du Tchad, et que des événements culturels ont été organisés récemment pour promouvoir la culture et l’identité commune. Cependant, il faut noter qu’il y a encore des défis à relever, nonobstant les efforts déployés, notamment, en termes de mobilisation et d’adhésion de tous les membres de la communauté ».
Ce livre est un témoignage important pour les générations présentes et futures, permettant de comprendre les fondements historiques, symboliques et philosophiques du festival Tokna Massana.
La conclusion de l’ouvrage se résume par une phrase significative : « Un peuple sans histoire, est un peuple sans âme ». Cela souligne à suffisance l’importance de préserver et de transmettre l’histoire et la culture d’un peuple pour son identité et sa fierté.
François Essomba à Yaoundé