Professeur d’université, Madame Angèle Onsin Nsaman s’est confiée à Femme d’Afrique Magazine dans un entretien à bâton rompu dans lequel elle se livre en relevant un pan de sa personnalité complexe forgée au prix de sacrifices et d’abnégation aux études. Plus qu’une interview, il s’agit de la découverte d’une battante ayant tissé sa toile dans les arcanes des universités et des milieux éclairés du savoir.
Femme d’Afrique Magazine : Madame, parlez-nous un peu de vous et de votre parcours académique.
Angèle Onsin Nsaman : Je suis madame Onsin Nsaman Angèle, épouse et mère, docteur en science politique et administrative de l’université de Kinshasa, orientation management et administratif. Mais avant d’aller à l’UNIKIN, j’ai fait ma licence en management à l’Université du CEPROMAD. Aujourd’hui, je suis professeur full à l’université du CEPROMAD et professeur full à l’Institut national du bâtiment et des travaux publics. Je suis présidente de l’ONG « Eduquer et Domestiquer les genres, Zébré et Opérationnalisé » (EDZO en sigle) c est a dire contextualiser le genre dans l environnement congolais pour fidéliser les hommes et les femmes; qui lutte pour la parité et la formation. Coordinatrice adjointe du Réseau des femmes de l’Enseignement supérieur de la RDC, je suis par ailleurs membre de plusieurs organisations savantes dont le Réseau universitaire des chercheurs sur le Genre (en sigle, RUCG) ainsi qu’Administrateur-général des Réseaux des Universités du CEPROMAD.
FAM : L’Université du CEPROMAD existe depuis quand et quelles sont les filières du savoir qu’elle anime ?
AON : L’Université du CEPROMAD existe depuis 1982. D’abord comme une université privée, mais aujourd’hui, elle est devenue un grand réseau avec plusieurs universités autonomes à travers la République. En 2006, par un décret présidentiel, l’Université fut reconnue mondialement et à ce titre, nous avons reçu un prix international, le prix international AWARD (International Socrate Award) de l’université anglaise Oxford. L’université à cinq facultés dont : la faculté de management et science économique ; la faculté de droit ; la faculté de Science politique et administrative ; la faculté de technologie et de technique de développement et la faculté de l’Informatique
FAM : Est-ce facile pour une femme d’enseigner à un niveau aussi élevé ? A quels genres de difficultés vous butez-vous dans l’exercice de votre métier de formatrice?
AON : Je dirai en même temps oui et non. Sous le règne du feu professeur Mashako Mamba (paix à son âme), les statistiques publiées en 2006 sur l’effectif des femmes dans les universités ont renseigné qu’il n’y avait qu’une cinquantaine de femmes docteurs. Ce qui est vraiment insignifiant pour la RDC.
Ce n’est pas que les femmes sont incompétentes mais, plutôt que certaines n’ont pas de patience. Beaucoup ont peur de s’imposer dans un milieu masculin. Devenir docteur n’est pas facile. Cela prend d’abord beaucoup d’années, dix ans au minimum à l’université ! Tout le monde n’a pas cette détermination. La difficulté se trouve au niveau de la transmission de la matière. Tous les étudiants n ont pas le même niveau de compréhension et la plupart viennent de manière désintéressé et prennent leur étude à la légère.
FAM : Comment avez-vous accueilli votre défaite électorale aux dernières législatives ?
AON : L’homme a des objectifs. Certains peuvent être généraux et d’autres, spécifiques mais le management est pratique et cela se prouve par le modèle EDZO qui cherche à savoir comment la femme peut atteindre ses objectifs tout en éliminant les obstacles qui se dressent sur son parcours. Il s’agit d’un nouveau modèle d’archive pour la réussite aux élections que j’ai expérimenté personnellement sur terrain. C’est vrai que je n’étais pas proclamée ou élue, mais en management, les efforts comptent beaucoup que le résultat. Le principe en management est d’essayer, encore et toujours, jusqu’à réussir un jour.
FAM : Votre dernier mot
AON : La parité est un processus laborieux. Pour y arriver, il faut fournir des efforts, mais aussi, des stratégies simples. En cela, s’ajoute une bonne formation pour combattre l’ignorance. J’invite la jeune fille congolaise à se donner aux études car c’est le seul chemin et le secret de la réussite sociale.